Les "clusters" pour la pérennité des entreprises, la création et la préservation des emplois

alt

Qui ne se souvient pas du discours du 13 Janvier 2011 de l’ancien président, une sorte de Chant du Signe, et de la réactivité quasi-immédiate de certains entrepreneurs qui s’étaient engagés à résorber le chômage, par la création de quelques 300 000 emplois en vue de freiner une insurrection qui n’apparaissait pas sur le recul, sans que cela soit véritablement suivi d'effets, menant à la révolution du 14 Janvier.

Aujourd’hui, la Tunisie a, plus que jamais, besoin d’entrepreneurs qui daigneraient faire des concessions et moins de profits en recrutant, et fait  prouvé, ces entreprises, à moyen terme, gagneraient plus en investissant dans les ressources humaines et cesseraient de compter sur un gouvernement de moins en moins interventionniste.

Les Clusters, garants de la Pérennité des Entreprises !

Quant à la PRÉSERVATION des emplois et la formation d’une main d’œuvre et de personnel qualifié, il fallait, dés le début de l’industrialisation du pays, créer des CLUSTERS : Regroupement, sur un bassin d'emploi, d'entreprises du même secteur.

Les besoins en qualifications étant quasiment les mêmes, les travailleurs de ces entreprises constitueraient un grand réservoir de personnel qualifié, où elles pouvaient puiser et recruter.

En outre, le chômage frictionnel serait limité, puisque le chercheur d’emploi n’a pas à chercher très loin: le CLUSTER regroupe des entreprises du secteur qui l’intéresse.

En cas de crise, on préserverait le plus grand nombre d’emplois, via le placement de personnel dans d’autres entreprises sœurs moins touchées, aussi on soutiendrait la concurrence, donc la productivité et la qualité.

Un fonds spécial devrait être crée et alimenté par ces mêmes entreprises, pour soutenir les travailleurs ayant perdu leur emploi en leur allouant des indemnités le temps qu’ils soient placés ailleurs.

Les contributions seraient évidemment déductibles des impôts sur les bénéfices.

LES PAYS DE L’OCCIDENT ALLOUENT PRÈS DE 10% - 20% DE LEUR PNB POUR LA COUVERTURE SOCIALE ET LE SOUTIEN DES CHOMEURS, ALORS QUE, LES PAYS EN VOIE DE DÉVELOPPEMENT N’EN RÉSERVENT QU’UN MODIQUE 1% !

Une grande partie du PNB étant destinée au remboursement des dettes extérieures.

Á l’orée de l’indépendance, notre politique économique était partie du mauvais pied, on encourageait les investissements dans les zones défavorisées dans l’espoir de contenir l’exode rurale, tous secteurs confondus, et ce après que les zones côtières et le grand Tunis aient pris la part du lion dans les investissements.

Néanmoins, des CLUSTERS ont étés créés, nature oblige, dans les zones côtières, pour le secteur hôtelier, fleuron de notre économie.

Dans la Tunisie moderne, les TECHNOPOLES en sont un autre exemple, pour le secteur des TICE, une « Silicon Valley » à la tunisienne, mais n’ont pas rencontré le succès escompté, faute d’une bonne stratégie de développement.

Dans notre future politique d’investissement, il faudrait raisonner CLUSTER par la création de bassins industriels pour des entreprises du même secteur.

Ce n’est une panacée, mais ça a réussi dans plusieurs pays de l’extrême orient, ça ne peut que réussir en Tunisie…Ne dit-on pas que les Tunisiens sont les « Dragons » du Maghreb.…

De la Main d’Œuvre Qualifiée et de la Formation

Revenons aux CLUSTERS, on pourrait y loger des Centres de Formation Spécialisés gérés conjointement par les professionnels et par l’État.

Aussi, les centaines de Cabinets de Formation, employant des milliers de personnes, auront la tâche beaucoup plus aisée pour offrir leurs services en formation continue et concevoir des programmes de formation de qualité, en axant plus leurs efforts sur l’adéquation des formations avec les besoins réels des entreprises en qualifications et dans le même secteur, que dans le démarchage presque humiliant.

Dans ce cadre, l’État finance la formation continue par le biais de deux instruments de financement, nommément :
1.Le CRÉDIT D’IMPOT (Taxe de la Formation Professionnelle).

2.Les DROITS DE TIRAGES (Pour le profit des PME).

Un autre fait avéré, les entreprises étrangères ne viendraient s’installer que dans des zones où la main d’œuvre qualifié est disponible, i.e., prés de Centres de Formation spécialisés, en outre la FORMATION EN ALTERNANCE, qui n’a pas encore connu ses jours de gloire en Tunisie, fer de lance du système de formation professionnelle allemand, serait plus facile à implémenter.


Proximité des Services Administratifs

Des centres administratifs et financiers seraient crées (Douanes, Postes, Banques, etc.…) dans le cadre de la décentralisation et de la proximité.

Le corps de sécurité, alors bien étoffé, veillerait mieux à L'INTÉGRITÉ des sites de production, rappelez vous des actes de vandalisme qui ont touché plusieurs sites de production !

Du Partenariat Université-Industrie

Quant à la création de richesses, la Tunisie avec ses milliers d’ingénieurs, devrait déployer plus d’efforts pour la recherche et le développement, Il faudrait créer des réservoirs d’intelligence créative et innovatrice, capable de mettre en œuvre des idées simples et les transformer en projets industriels pourvoyeurs d’emplois.

Les étudiants des universités américaines ont résolu maints problèmes de pays pauvres en inventant des produits, manufacturés pour pas cher, adaptés aux besoins des populations.

Ces produits sont désormais fabriqués à l’échelle industrielle par de jeunes promoteurs-inventeurs créant ainsi des richesses et des milliers d’emplois. Le renforcement du partenariat Université-Industrie est essentiel pour promouvoir la gageure Recherche-Développement.

Les entreprises tunisiennes, dans leur grande majorité, ne pouvant se permettre de mettre en place des départements dédiés à recherche : Manque de moyens et/ou de conviction.

DANS LES CLUSTERS DES CENTRES DE RECHERCHES COFINANCÉS POURRAIENT ETRE AINSI CRÉES AVEC DES INCITATIONS FISCALES.

Les Premiers Clusters du Monde sont tunisiens !

Ne faisons pas les étonnés, des « CLUSTERS » existent bien en Tunisie, et ce depuis des siècles, de l’époque des HAFSIDES (Les historiens me corrigeront).

Qui ne connait pas nos fameux souks :
•Souk Ech’chaouachine : (سوق الشواشين)
•Souk Edh’hab : (سوق الذهب)
•Souk El-Attarine : (سوق العطارين)
•Souk El-Hrir : (سوق الحرير)
•Souk En’hass : (سوق النحاس)
•Souk Essabbaghine : (سوق الصباغين)
•Souk El-Blaghgia : (سوق البلاغجية)...

Ces « CLUSTERS » existent depuis bien des siècles et sont toujours là. Des « SOUK » dépositaires d’un savoir-faire multiséculaire.

Tirons en une leçon !

LA RÉVOLUTION NE RÉUSSIRAIT QU’EN RESTITUANT AU TUNISIEN SA DIGNITÉ DE LAQUELLE IL A ÉTÉ DEPOUILLÉ, ET SA DIGNITÉ NE SERAIT RÉTABLIE QU’AVEC LE TRAVAIL QU’ON LUI A REFUSÉ.

Dr Farouk Ben Ammar, ancien Industriel