Moncef Marzouki, du délire à la paranoïa

 Moncef Marzouki,  du délire à la paranoïa

 

L’on savait que la France avait préféré voir Moncef Marzouki accéder à la magistrature suprême aux élections de novembre-décembre 2014, mais on peine à croire qu’elle continue à nourrir les mêmes ambitions pour son cheval même après qu’il ait lamentablement échoué.  Béji Caïd Essebsi élu lui dans un fauteuil malgré les voix d’Ennahdha qui sont allées prequ’exclusivement à son adversaire ne s’est pas trompé de le crier sur tous les toits. Sinon comment expliquer que l’ancien président provisoire soit devenu l’interlocuteur privilégié de la chaîne France 24 dont tout le monde sait qu’elle est la voix de la France et qu’elle est financée par le Quai d’Orsay.

Dimanche 17 juillet 2016, sans raison sauf de vouloir maintenir l’homme, l’ancien président provisoire a été pendant une heure entière l’invité de cette chaîne. Il n’a pas manqué l’occasion pour « cracher tout son fiel » sur le président de la république qu’il n’a même pas osé appeler par son nom. Se plaignant qu’il n’ai pas daigné le recevoir alors que lui, il l’avait reçu à trois reprises quand il était à Carthage, le désignant par « cette personne » ce qui est un signe d’irrespect pour le premier magistrat du pays et un manque de tact politique envers la plus haute autorité de la nation et le symbole de ses institutions. Il a poussé l’outrecuidance jusqu’à affirmer, en dépit du bon sens et de la réalité des urnes, qu’il a été l’élu par le peuple tunisien, alors qu’il ne doit son titre de président provisoire qu’à Ennahdha, le parti qu’il n’a pas manqué de dénigrer du reste. Tout le monde sait qu’il a été élu à l’Assemblée constituante dans la circonscription de Nabeul 2 grâce aux plus grands restes car le score qu’il a obtenu, 7000 voix ne lui permettait pas de figurer parmi les élus selon le coefficient électoral.

Dans cette interview, il a repris ses litanies usées de la contre-révolution, des élections truquées, de l’argent sale et de la presse corrompue, les symboles de l'ancein régime, les cinq éléments qui se sont ligués contre lui pour le priver de la présidence de la république. Venu par le plus grand des hasards à la fonction qui fut la sienne, il n’a même pas la gratitude ni la reconnaissance du ventre puisqu’il dit qu’Ennahdah aurait préféré voir Mustapha Ben Jaafar accéder à la présidence provisoire. Mais il ne dit pas comment il a réussi à obtenir le poste  sinon grâce au vote des Nahdhaouis qui auraient pu choisir un autre n’eut été la pression exercée sur eux par ses amis Français mais surtout Qataris. Tout le monde garde en mémoire cette sortie de l’Emir du Qatar de l’époque qui le voyant mal fagoté comme à son habitude a dit qu’ils (les Qataris) vont lui apprendre comment se vêtir et comment se tenir, mais c’était peine perdue.

Revenant à cette histoire d’extradition de Baghdadi Mahmoudi, il continue coûte que coûte à se payer la tête des gens en affirmant qu’en réaction du cef du gouvernement de l’époque Hamadi Jebali, il avait rédigé sa lettre de démission dans l’avion et que ses collaborateurs l’en avaient dissuadé. En politique c’est l’acte et non l’intention qui compte. S’il avait des principes  il aurait dû aller jusqu’au bout de sa logique. La vérité c’est que la fonction primait chez lui toutes les autres considérations. Il a beau cherché à faire porter la responsabilité de cet acte ignoble au Chef du gouvernement de l’époque Hamadi Jebali, cela ne marche pas. Car sa responsabilité est engagée. C’est sous son autorité que l’ancien premier ministre de Kadhafi a été remis à ses bourreaux et ça personne ne peut le nier. Hamadi Jebali n’a fait qu’exécuter un ordre que lui président avait avalisé.  Le reste n’est que littérature.

Politiquement fini, abandonné par Ennahdha qui doit regretter amèrement de lui avoir ouvert les portes de Carthage,  que cherche Moncef Marzouki à prouver ? Qu’il peut toujours espérer gagner la prochaine élection présidentielle. Cette échéance n’est prévue qu’en 2019 mais lui souhaite accélérer le calendrier. Il a été le premier à avoir appelé à des élections législatives anticipées en janvier 2016, soit une année à peine après le scrutin de fin 2014 avant de se rétracter. Il y a quelques jours à peine, il a invité le président Caïd Essebsi à démissionner. Attrapant au bond une phrase du  président qui a déclaré qu’il s’excuse qu’il est encore en vie, il a dit contrairement aux usages qu’il sera excusé s’il démissionne et retourne chez lui.

Cette fois-ci il va plus loin en ne daignant pas appeler le président par son nom ni par son titre, manquant de respect à la plus haute autorité de l’Etat. Selon l’article 72 de la Constitution qui porte la signature de Moncef Marzouki(faut-il le rappeler) : le président de la république est le chef de l’Etat et le symbole de son unité.  Mais il n’en a que faire de ce bout de phrase. Pour lui le Chef de l’Etat n’est personne. C’est  un déni de la réalité mêlé à de la paranoïa qui en bon français veut dire : Comportement, attitude de quelqu'un, d'un groupe qui a continuellement tendance à se croire persécuté et agressé (dictionnaire Larousse).

Raouf Ben Rejeb

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