Ouverture de la "CPHIA 2023" à Lusaka: L'Afrique en quête d'une santé publique plus prospère et plus résiliente

"Briser les barrières: Repositionner l'Afrique dans l'architecture mondiale de la santé". Tel est le thème de la troisième édition de la Conférence internationale annuelle sur la santé publique qui s'est ouverte ce lundi 27 novembre dans la capitale zambienne Lusaka, en présence du Président de la Zambie son Excellence Hakainde Hichilema.

C'est en grande pompe et présence de près de 3 mille invités constitués de médecins, chercheurs, académiciens, décideurs politiques, journalistes et autres membres de la société civile issus du continent, et d'ailleurs, que se déroule du 27 au 30 novembre 2023 cette grand-messe de la santé publique africaine. 

Lors de la cérémonie d'ouverture de la manifestation, la ministre de la Santé de la Zambie, Sylvia Masebo, a souhaité la bienvenue à l'ensemble des délégations tout en exprimant "la fierté de la Zambie et de son ministère d'abriter ces travaux pour le bien-être de l'humanité".

Le Directeur Général de CDC Afrique a, pour sa part, mis sur l'accent sur la collaboration comme moteur-clé du développement de la santé en Afrique. "Aucune entité, aucune ONG, aucun gouvernement ne peut relever le défi de la santé en s'isolant. La collaboration est le point essentiel pour renforcer la santé. La clé de l'innovation réside dans le soutien avec les partenaires et les bailleurs de fonds", a-t-il lancé. 

Organisée par l'Union Africaine et les centres africains de contrôle et de prévention des maladies (CDC Afrique), en partenariat avec le ministère zambien de la Santé et l'Institut zambien de santé publique, cette conférence montrera comment le continent fait tomber les barrières, en réaffirmant sa puissance en matière de science et d'innovation à travers de nouvelles connaissances et de nouveaux produits de santé.

Alors que la CPHIA 2022, qui s’est déroulée à un moment critique à Kigali (Rwanda), s'est concentrée sur la “Reprise post pandémie ou l’Afrique à la croisée des chemins” où une kyrielle de pays du continent ont durement ressenti les impacts impitoyables du covid-19, la CPHIA 2023 adoptera une approche plus axée sur l'avenir. Une approche qui mettra en avant la façon dont les parties prenantes à travers le continent dissiperont les barrières et perturberont le statu quo grâce à la science de pointe.

Des thématiques ambitieuses et diverses 

Pour la circonstance, le Mulungushi International Conference Center s'est mis sur son trente-et-un pour accueillir des délégations venues des quatre coins du globe afin de discuter de thèmes divers et variés, les uns aussi importants que les autres. 

Ainsi, les participants aborderont neuf grandes thématiques ambitieuses à travers des séances plénières et parallèles, sans compter les événements officiels. Parmi les thèmes abordés, l'on retrouve en l'occurrence la préparation aux pandémies et les mécanismes de financement pour le continent; l’innovation dirigée par l’Afrique dans la production locale de vaccins, de diagnostics et de thérapies; la couverture sanitaire universelle en Afrique avec des systèmes de santé renforcés et équitables; l’accès aux soins de santé pour les femmes et les jeunes filles; la sécurité sanitaire de l’Afrique face aux urgences sanitaires; la biosécurité; le changement climatique et les mécanismes de réponse multisectoriels.

La conférence abordera également la transformation de la santé en Afrique grâce à l’innovation numérique; la mobilisation des parties prenantes (société civile, secteur privé et philanthropes locaux); la lutte contre les maladies infectieuses et les maladies tropicales négligées; la détection des épidémies silencieuses;  la santé mentale et les traumatismes...

La CPHIA 2023 est, à n'en point douter, une occasion idoine pour les dirigeants africains et les décideurs de réfléchir ensemble sur le renforcement des systèmes de santé publique en Afrique, les moyens de redynamiser ses conditions à travers des mécanismes résilients, innovants et intelligents...Bref de créer un nouvel ordre de la santé publique sur le continent noir capable de rivaliser avec les contrées du Nord les plus avancées en la matière.

De notre envoyé spécial à Lusaka: Oumar DIAGANA