Drapeaux palestiniens retirés: Le summum de l'hypocrisie du monde du football

Drapeaux palestiniens retirés: Le summum de l'hypocrisie du monde du football

Un supporter tunisien se faisant arracher le drapeau palestinien au Parc des princes

Quand les deux poids deux mesures se pratiquent de façon cynique, au vu et au su de tout le monde, avouons que c'est révoltant. Et les mots pour le condamner vous manquent tellement cette injustice criarde vous fend le coeur et nourrit en vous des sentiments nauséabonds.

Au cours du match amical entre la Tunisie et le Brésil, matché disputé mardi soir au Parc des princes à Paris, les supporters tunisiens, très disciplinés pour l'extrême majorité, se sont vu refuser l'entrée de drapeaux palestiniens. Voulant apporter leur soutien au peuple meurtri de Palestine et dénoncer l'injustice et la lâcheté dont ils sont victimes sur les Territoires occupés,
quelques supporters ont failli en venir aux mains avec des vigiles qui s'étaient carrément réfractaires à l'entrée de ces bouts de tissu. Sans doute, avaient-ils reçu des consignes claires qui pouvaient justifier cette attitude ! 

Dans des circonstances pareilles, la première réaction de la FiFA est toujours la même ritournelle: “le sport et la politique ne font pas bon ménage”. De quoi être frustré devant un tel niveau d'hypocrisie et ce double standard odieux.

L'on se rappelle, en 2009, lorsque Mohammed Aboutrika, ancien capitaine de l’équipe nationale égyptienne de football, a été interdit de jouer par la FIFA pour avoir simplement arboré un maillot sur lequel on pouvait lire, en arabe et en anglais, “Sympathisez avec Gaza”. 

Pour cet acte, la FIFA et par ricochet la CAF, au lieu de chercher des moyens pour obliger Israël à rendre compte de ses crimes , l'avait mis en garde contre "le mélange de la politique et du sport".

Ainsi donc, des années de revendications pour sanctionner l'Etat hébreu lors des compétitions internationales n'ont servi à rien du tout. Il faut attendre l'invasion russe de l'Ukraine pour découvrir au grand jour cette hypocrisie manifeste. 

Non seulement la FIFA, l’UEFA, le Comité international olympique (CIO) et autres organismes ne se sont pas fait prier pour se joindre aux mesures anti-russes à la suite de l’invasion de l’Ukraine, mais les capitaines de nombre de sélections de football n'hésitent plus à porter le brassard aux couleurs ukrainiennes lors des compétitions internationales.

Et cela passe comme une lettre à la poste. Comment justifier ce mépris, cette inhumanité, cette méchanceté calculée!  

Le plus cocasse dans tout ça, c'est que ce refus du drapeau palestinien sur les stades est passé sous silence. Aucun média occidental n'a dénoncé cette attitude. Par contre, la banane lancée sur le joueur brésilien Richarlison a suscité toutes sortes de polémiques, de réactions et de commentaires acariâtres sur les journaux. De quoi incriminer ouvertement les supporters
tunisiens, alors que jusque-là rien ne pouvait prouver que l'auteur était Tunisien, vu que des ressortissants de différents pays étaient présents au Parc des princes.

S'il est vrai que les sifflets contre l'hymne brésilien étaient condamnables, geste d'ailleurs vivement critiqué dans le monde, il n'en demeure pas moins que le public tunisien présent, mis à part les "énergumènes" auteurs de ce geste ignoble,  était dans l'ensemble très discipliné.

O.D.

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