René Trabelsi au gouvernement : beau coup de pub pour le tourisme tunisien

Si la nomination du voyagiste de confession juive René Trabelsi à la tête du ministère du Tourisme a donné lieu à une polémique sur les réseaux sociaux tunisiens sur le livre saint sur lequel il va prêter serment au lendemain de sa confirmation dans sa nouvelle fonction, l’événement est accueilli avec un incontestable intérêt et de la sympathie tant dans la presse internationale que parmi les professionnels du secteur.

« C'est un événement important dans la vie politique tunisienne que la nomination au département stratégique du Tourisme d'une personnalité de la communauté juive du pays » estime le Point-Afrique dans un long article que le site du magazine français lui accorde.

« À56 ans, René Trabelsi est de longue date un défenseur passionné de la cohabitation entre juifs et musulmans en Tunisie » ajoute-t-on de même source. Cette nomination est « un symbole que nous soutenons », s'est félicitée Mouna Ben Halima, secrétaire générale adjointe de la Fédération tunisienne des hôteliers, en espérant que cela « ne s’arrête[rait] pas à la symbolique ».

Les spécialistes tunisiens du tourisme ont, d’ailleurs, salué l'arrivée à la tête du ministère d'un professionnel du secteur. Après avoir quitté Djerba à la fin du lycée, M. Trabelsi a fait des études de gestion en France, où il a fondé dans les années 1990 un tour opérateur, Royal First Travel (RFT). RFT transporte aujourd'hui 300 000 voyageurs par an, majoritairement de la France vers la Tunisie, selon des sites spécialisés.

René Trabelsi vit entre Paris, Djerba et Tunis, où il a par ailleurs eu des fonctions au sein de la fédération de l'hôtellerie. « C'est quelqu'un qui connaît tous les hôteliers, nous espérons une approche plus créative, moins rigide, et un travail de fond avec le ministre des Transports » pour libéraliser l'aérien, a réagi Mme Ben Halima.

Pilier de sa communauté juive de Djerba dont le père Perez préside le comité de la Ghriba, la plus ancienne synagogue d’Afrique, lieu de pèlerinage de milliers de fidèles, René Trabelsi supervise depuis des années l'organisation de ce pèlerinage, pour lequel la fréquentation est repartie à la hausse.

Si son nom avait déjà circulé plusieurs fois pour le ministère du Tourisme, M. Trabelsi ne s'était jusque-là jamais aventuré en politique. Interrogé en 2017 par la chaîne de télévision Hiwar Ettounsi sur l'éventualité de rejoindre un parti pour participer au gouvernement, il avait affirmé : « On a trop de partis politiques, mais s'il y avait un parti unique qui s'appellerait Tunisie, au sein duquel tout le monde travaille ensemble main dans la main, alors j'envisagerais de le rejoindre.

Les professionnels du tourisme déplorent toutefois qu'avec l'approche des législatives et présidentielle de 2019, le voyagiste et nouveau ministre ne soit probablement en poste que pour « quelques mois »