Selon une étude: La petite corruption, un réel fléau qui ronge l’administration tunisienne !

 Selon une étude: La petite corruption, un réel fléau qui ronge l’administration tunisienne !


L'Association Tunisienne des Contrôleurs publics vient d'éditer un document de haute importance intitulé: "La petite corruption, un danger banalisé". Il s'agit d'une étude exploratoire sur la perception de la petite corruption en Tunisie.

Définitions, différentes formes de corruption et instruments de mesures de la corruption; perception de la petite corruption par les Tunisiens; causes et conséquences de la petite corruption; lutte et dénonciation de la petite corruption...autant de questions abordées par ce document.

Fléau mondial qui ne cesse de sévir en touchant tous les pays du monde et en affectant tous les secteurs d’activités, la corruption fait l’objet de nombreuses recherches et suscite l’intérêt de plusieurs organismes internationaux qui essayent de comprendre ce phénomène, d’examiner ses causes, d’identifier ses parties prenantes et d’étudier ses répercussions.

Consciente de ce rôle, l’Association Tunisienne des Contrôleurs Publics (ATCP) a entrepris cette étude afin de comprendre et d’élucider un phénomène généralisé et de grande envergure qu’est « la petite corruption », un mal qui
ronge notre société. Et ce afin de trouver les vrais remèdes à un mal porteur de dangers et à un fléau endémique qui nuit à l’Etat de droit et qui risque de saper notre démocratie naissante à savoir la petite corruption.

Il existe aujourd’hui une opinion communément admise chez les tunisiens qui trouvent que si la corruption qui a sévi pendant le règne de Ben Ali s’est rétrécie, la petite corruption est par contre en train de se propager de façon endémique au point de devenir une fatalité socioculturelle qu’il est impossible d’éradiquer.

Ce constat, qui reflète malheureusement une réalité indubitable, met le doigt sur un danger rampant étant donné que la petite corruption peut entraver le processus de démocratisation en Tunisie, nuire à son développement économique et menacer sa sécurité nationale.

Cette étude exploratoire est un premier essai qui vise à présenter une image de la petite corruption en Tunisie telle que perçue par les tunisiens, à comprendre et à définir sa nature, ses formes, son coût et ses causes, à examiner ses répercussions sur le plan individuel et collectif et à proposer des remèdes afin de la combattre.

 



Si elle est petite par les montants payés individuellement et par la qualité de ses parties prenantes, la petite corruption demeure gravissime par son ampleur puisqu’elle touche le citoyen simple dans son vécu quotidien. Ce dernier se trouve souvent obligé de débourser des sommes d’argent sous forme de pots-de-vin pour atteindre des objectifs légaux ou illégaux. De telles sommes constituent un fardeau financier aussi bien sur le plan individuel que collectif.

450 millions de dinars de pots-de-vins !

Les résultats de cette étude démontre que la petite corruption est un réel fléau qui ronge l’administration tunisienne et un phénomène qui selon près de 77% des tunisiens n’a cessé d’augmenter durant ces dernières années.

En effet, la petite corruption qui implique par définition un agent public ayant une relation directe avec le citoyen et qui engage de petites sommes d’argent et faveurs, est malheureusement diffuse dans notre pays puisque 27% des répondants ont confirmé avoir payé des pots-de-vin l’année dernière.

Ce chiffre est suffisamment élevé pour déclencher la sonnette d’alarme selon Transparency International. Ce fléau a réussi durant la dernière année à dilapider la somme de 450 millions de dinars tunisien, soit l’équivalent du coût d’une cinquantaine de kilomètres d’autoroutes pour ne citer que cet exemple.

En effet, si elle est petite par les montants payés individuellement et par la qualité de ses parties prenantes, ce type de corruption demeure gravissime par son ampleur puisqu’il touche le citoyen simple dans son vécu quotidien. Ce dernier se trouve souvent obligé de débourser des sommes d’argent sous forme de pots-de-vin pour atteindre des objectifs légaux ou illégaux.

De telles sommes constituent un fardeau financier aussi bien sur le plan individuel que collectif alors qu’elles pourraient être réinvesties et contribuer à l’essor économique du pays.

Elle entraine aussi l’accroissement des inégalités et de la pauvreté, déprave l’économie, installe un sentiment de scepticisme et de méfiance chez les investisseurs et de découragement chez les classes sociales démunies et défavorisées, mine la confiance envers l’Etat et porte atteinte aux principes d’égalité des chances et d’équité.