Tunisie : Hamadi Jebali présente "ses excuses" aux Libyens

L'opération d'extradition de Baghdadi Mahmoudi a été amplifiée et la contestation de cette décision constitue "une surenchère" pour le gouvernement libyen, dans le domaine des droits de l'homme, a estimé, vendredi 29 juin 2012, le Chef du gouvernement provisoire, Hamadi Jebali.

"Il n'y a aucune raison d'amplifier l'opération d'extradition de Baghdadi Mahmoudi, a-t-il ajouté, lors de la séance plénière extraordinaire, tenue à la demande des constituants, soulignant qu'il n'est pas acceptable de "dédaigner" les frères libyens et de les accuser de "laxisme" dans le respect des droits de l'homme.

Il a, à cette occasion, présenté "ses excuses", en sa qualité de Chef du gouvernement, "pour le malentendu pouvant être provoqué par ces appréhensions".

Jebali a estimé que le fait de conditionner l'extradition de Baghdadi Mahmoudi par la mise en place d'un gouvernement libyen élu, constitue "une mise en doute injustifiée de la légitimité de l'actuel gouvernement libyen en place".

De tels propos ont été contestés par plusieurs constituants, ce qui a contraint le Chef du gouvernement a interrompre à deux reprises son allocution.

L'extradition de Baghdadi Mahmoudi renforce, a-t-il dit, l'image de la Tunisie à l'intérieur comme à l'extérieur, en tant qu'Etat de droit et des institutions, qui respecte les droits de l'Homme et appuie sa position dans la réclamation de l'extradition des symboles de l'ancien régime.

"Des engagements par écrit et par voie orale ont été faits par la partie libyenne en vue de garantir le bon traitement de Baghdadi Mahmoudi et de lui assurer un procès équitable", a-t-il soutenu.

M. Jebali a démenti l'information selon laquelle le gouvernement aurait conclu un "marché" avec les autorités libyennes, ajoutant qu'il s'agit d'une affaire de principe.

Il convient de préciser que la remise de Baghdadi Mahmoudi aux autorités libyennes avait suscité une grande polémique dans le pays, ce qui a poussé plus du tiers des constituants à appeler à la tenue d'une séance de "questionnement" du Chef du gouvernement sur les circonstances et la date de cette opération, annonçant leur détermination à présenter une motion de défiance contre le gouvernement.

Source : TAP