Tunisie Textile-habillement: le secteur résiste face à la crise

Pilier de l'industrie nationale, le secteur textile-habillement ne fait que s'affirmer comme un secteur

dynamique et novateur, à un moment où une crise financière et économique frappe de plein fouet le monde entier. Pour preuve, les principaux indicateurs de l’année 2008 démontrent que ce secteur fait mieux que résister.

En effet, la valeur des exportations au titre de l’année 2008 s’est élevée à 5180,1 MD contre 4141,9 MD en 2004, un an avant le démantèlement des accords multifibres, enregistrant ainsi une progression de 25% durant la période 2004-2008.

La part de ce secteur dans les exportations globales des biens a atteint  22% et 31,4% hors énergie,  mines et  phosphates, contribuant ainsi à hauteur de 10,2 points dans la croissance des exportations des biens au titre de l’année 2008.

Ces résultats illustrent les performances du secteur, en dépit du démantèlement des accords multifibres en 2005, l’adhésion de la Chine à l’OMC, ainsi que la suppression des restrictions sur les exportations chinoises des produits textile et habillement, destinés au marché de l’Union Européenne qui demeure le principal partenaire de la Tunisie avec une part des exportations en textile et habillement de 97, 5%.

Quatre pays européens accaparent plus de 85 % de la totalité des exportations tunisiennes en la matière, dont principalement le prêt-à-porter pour hommes et femmes, les tenues de sport, les pantalons en jeans, la lingerie ainsi que les vêtements pour enfants.

La France tient toujours le haut du pavé avec une part de l’ordre de 36%, suivie de l’Italie avec 32,5%, l’Allemagne avec 10,2%  et la Belgique avec une part de 6,6% des exportations totales du secteur. En 2008, les choses ont changé.

L’Italie vient en première position, suivie de la France qui a connu une baisse drastique de ses importations textiles en provenance de la Tunisie. La Turquie a été classée en troisième position en tant que source d’approvisionnement en tissu.

De nouveaux outils de performance

En tout cas, pour la Tunisie, les performances de l’année 2008 témoignent du travail engagé et des efforts fournis dans le processus de mutation du secteur vers la co-traitance et le produit fini. Cette tendance est porteuse, car elle conforte le pays dans ses choix et témoigne surtout du fait qu’une autre culture d’entreprises est en train de se mettre en place et que les industriels tunisiens deviennent désormais des développeurs au lieu de simples fabricants.

Seulement, il a fallu réajuster «le curseur» de production vers les produits basiques, respectueux de l’environnement et de la santé du consommateur pour mieux s’adapter aux nouveaux comportements de consommation. En tout cas, pour mieux exporter les produits textiles, il faudrait mettre en avant les avantages comparatifs en la matière, en l’occurrence la traçabilité, la transparence et la proximité géographique.

Pour conforter cette démarche, un plan de promotion des exportations a été mis en place. Ce plan, s’étalant sur la période 2009-2011, s’inscrit dans le cadre de la coopération euro-méditerranéenne qui vise à apporter le soutien aux entreprises des pays du Sud pour améliorer leur compétitivité. Le plan comprend 25 recommandations stratégiques et une centaine d’actions ayant pour premier objectif d’amortir le choc de la crise en 2009.

Au volet de l’information, le plan propose de mettre en place un dispositif informatique permettant de mettre en réseaux les entreprises et de créer une banque de données sur les fournisseurs et les distributeurs ainsi qu’une bourse d’affaires.

Au niveau de l’image et de la communication, il a été recommandé de mettre en place un grand plan médias, accompagné de deux plans médias France et Italie (principaux clients de la Tunisie), de lancer une émission télévisée méditerranéenne «fashion week», d’organiser des conférences méditerranéennes «textile business days» ainsi qu’un festival méditerranéen de la mode et de créer un organisme certificateur pour labelliser les entreprises.

Il a également été recommandé de procéder à des opérations «B to B», c’est-à-dire des rencontres entre les producteurs et les distributeurs ainsi qu’avec les bureaux d’achats et les agents, de mettre en place des partenariats  avec les salons et de créer au sein du «Texmed» des départements spécialisés en lingerie et sportswear.

Le plan de promotion aborde également le problème de la compétitivité, en proposant d’organiser des cycles de formation sur le marketing et le management et de procéder à des opérations pilotes de consortiums et de sourcing.          

 

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