Tunisie-Tourisme: Bilan 2008 fort satisfaisant

Selon les dernières statistiques et les chiffres arrêtés au 20 décembre 2008 par le ministère du tourisme,

le bilan du secteur du tourisme tunisien pour l’année 2008 est plus que positif avec une hausse de plus 3,7% environ au niveau des entrés.

Ce bilan se traduirait en termes de recettes par pratiquement + 9% au niveau des recettes en dinars et à plus 6% au niveau des recettes en euros.

Ces résultats sont susceptibles d’être améliorés  avec la réalisation d’une dernière bonne décade sur la partie qui reste du mois de décembre.

Objectif : atteindre la barre symbolique des 7 millions de touristes et puis confirmer cette bonne année de 2008.

2008 est également, aux dernières prévisions de l’organisation mondiale du tourisme, une bonne année touristique. Ces prévisions qui, rappelons-le, prévoyaient une année marquée par une tendance de 5% sur le premier semestre 2008.

Toutefois, avec l’effet de la crise qui est apparu sur la deuxième moitié de l’année, le tourisme tunisien va terminer l’année sur la base d’une évolution variant entre 0 et plus 2%. Autrement dit, c’est une année pendant laquelle la Tunisie prendra des parts de marché sur le tourisme international.

Aussi, les rapports hebdomadaires émis par les différents bureaux de représentations à l’étranger permettront de voir si éventuellement il y aura des annulations en termes de réservations ou de vols (charters).

Ces mêmes rapports stipulent que pour la fin de l’année 2008 et notamment pour les fêtes de fin d’année, il n’y a pas eu d’annulations sur la destination Tunisie.

En ce qui concerne 2009, c’est d’une autre pair de manches dont il s’agit. Et en prévision de toutes éventualités voire nouvelles tendances du tourisme mondial, des cellules de veille ont été installées dans toutes les représentations tunisiennes à l’étranger et essentiellement en Europe vu que la majeure partie des touristes qui arrivent en Tunisie (plus de 4 millions de touristes) proviennent de pays européens.
 
Néanmoins, à ce stade, il n’y a pas encore de visibilité pour 2009, ce qui est principalement du au fait que le « early booking » ou les réservations précoces deviennent de plus en plus tardives.

Ceci s’explique, également, par le fait que les prévisions au niveau des booking des principaux tours opérateurs qui vendent la Tunisie ne sont pas encore bien perceptibles, ce qui est vrai aussi pour d’autres destinations. Cela ne veut pas dire qu’entre le « early booking » et le « last-minute », la Tunisie ne va pas être vendue.

Ceci dit, également, que c’est plutôt les TO qui n’ont pas encore de visibilité et le ministère tunisien du tourisme est actuellement en train de suivre l’évolution du booking avec beaucoup d’acuité.

Aux dires de M. Khélil Laâjimi, ministre du tourisme, Lors du dernier conseil ministériel présidé par le Président de la République et consacré aux effets de la crise et aux secteurs qui souffrent, il a été décidé d’engagé un plan d’actions supplémentaire pour soutenir l’effort de promotion et de publicité au-delà du budget accordé au ministère du tourisme.

C’est la direction centrale de la promotion qui se charge de l’élaboration dudit plan en collaboration avec les bureaux de représentation à l’étranger afin de le présenter au gouvernement très prochainement et le soumettre, dans une quinzaine de jours au maximum, au ministère des finances pour voir quel budget va être alloué à ce plan d’actions. Objectif : consolider l’effort de promotion et améliorer la visibilité sur la destination Tunisie.

Evolutions des marchés, nouvelles tendances

En 2007, le tourisme tunisien a buté sur des soucis notamment avec l’Allemagne, l’Italie, l’Espagne et la Grande Bretagne. Et pour palier à ces difficultés, les parties concernées ont recouru à des arbitrages sur l’effort de promotion à budget constant, ce qui est le cas pour la campagne 2008.

Et pour cause, des fonds ont été  réalloués pour les marchés allemand et italien au détriment d’autres marchés. Résultat ; ces deux marchés semblent bien réagir et passent respectivement de -6% et -4% à +1% en termes de nombre de touristes en Tunisie.

Ce résultat semble, aux dires de M. Khélil Laâjimi, être une vraie satisfaction. Toutefois, un important effort reste encore à faire sur le plan de l’investissement sur ces deux marches pour retrouver les performances réalisées il y a quelques années.

Rappelons que pendant la saison 1999-2000 la Tunisie a accueilli un million de touristes allemands alors qu’aujourd’hui nous n’en sommes qu’à la moitié (500 mille touristes allemands).

S’agissant de l’Espagne et de la Grande Bretagne qui présentent encore des soucis pour le tourisme tunisien, il n’y pas d’autres options valables que celle d’investir davantage, sachant que le marché britannique et l’un des plus difficile au monde du fait d’un grand mouvement de coalition des tours opérateurs en Europe.

Actuellement, on compte deux gros mastodontes qui émergent et qui pèsent plus de 15 milliards d’euros de chiffres d’affaires. Ce sont ces mêmes TO qui maîtrisent ou détiennent le marché britannique avec une stratégie qui n’est pas forcément favorable à la destination Tunisie.

Cette stratégie prévoit notamment d’enlever 50 mille sièges avions sur la destination Tunisie en 2008 et 25 mille sièges supplémentaires en 2009.

La seule riposte voire issue de compensation qui reste, selon le ministre, c’est l’ouverture du ciel avec ce marché au même titre que le marché espagnole d’ailleurs qui, du fait du retournement de la conjoncture et de l’écroulement du secteur de l’immobilier présente des soucis pour la Tunisie.

Dans l’autre camp, il y a plusieurs petits marchés qui émergent. Il s’agit selon les chiffres de 2008, des marchés très satisfaisants tels que la Belgique (plus de 150 mille touristes), la Hollande (environ 100 mille touristes) et le marché Suisse, très difficile également mais à haute valeur ajoutée (près de 100 mille touristes).

Toutefois, la plus grande satisfaction vient du marché polonais dont le nombre de touristes va, cette année, franchir la barre symbolique des 200 mille touristes.

En effet, les marchés de l’Est sont aujourd’hui de plus en plus rentables. A titre d’exemple, un marché comme le marché russe présente une forte rémunération par touriste et un important pouvoir d’achat.

Et en comparant ces marchés avec ceux de l’Europe de l’Ouest, on dirait que ce sont des marchés pour lesquels il faut se tourner et œuvrer davantage.

D’ailleurs, c’est dans cette optique qu’une mission a été engagée par le ministère du tourisme pour aller suivre de près les marchés polonais et russe afin de pourvoir en tirer le meilleur profit.

Les marchés limitrophes demeurent, quant à eux, des marchés naturels et continuent à être satisfaisants.

Pour la saison 2008, le premier marché en termes de performances est le marché libyen avec plus d’un million et demi de touristes, suivi de près par le marché français avec 1,4 million de touristes et l’Algérie avec près d’un million de touristes.

Concernant le tourisme saharien dont la saison démarre en automne pour se clôturer au printemps, un seul problème persiste toujours. Il s’agit de l’étalement de la saison ou Comment faire fonctionner le tourisme saharien en étalant la saison ?

Pour ce faire, des pourparlers sont engagés pour étudier la possibilité d’envisager autrement les festivals annuels du Sud tunisien.

En effet, le festival de Douz et le festival des oasis de Tozeur sont deux festivals qui se chevauchent. Il y a un grand manque à gagner en les décalant pour les étaler sur deux semaines et avoir ainsi toute une semaine sur le festival de Douz et une autre semaine sur le festival des oasis, intercalées par un week-end.

Ceci permettra, de l’avis du ministre, de faire travailler et d’animer l’ensemble de la région et d’améliorer le taux d’occupation du parc hôtelier (60% entre tunisiens et étrangers à l’occasion des festivals).

Concernant, les perspectives du tourisme saharien, un autre problème subsiste. Ce dernier à principalement trait aux liaisons aériennes directes sur la plateforme de Tozeur. En fait, malgré les efforts consentis dans ce sens, les performances flanchent encore.

Aujourd’hui, grâce à d’éventuelles lignes directes en provenance d’Europe et en particulier des principales villes européennes, comme Genève-Tozeur, Madrid-Tozeur et même Bruxelles-Tozeur outre de Paris-Tozeur qui existe déjà, on pourra faire fonctionner la destination à partir de septembre-octobre et jusqu’au mois d’avril.

Pour ce qui est de la part du tourisme saharien en termes de nuitées en 2008, il y a eu, aux dires du ministre, une nette évolution expliquée par l’importance de la plateforme de Tozeur et celle de Kébili et Douz sont des plateformes à forte augmentation y Compris la petite plateforme de Tataouine.

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