Abdelbari Atwan sur Shems FM : c’est le prélude à une guerre régionale sinon mondiale

Abdelbari Atwan sur Shems FM : c’est le prélude à une guerre régionale sinon mondiale

 

Le journaliste et analyste palestinien Abdelbari Atwan a estimé que les dernières décisions prises en Arabie Saoudite concernant le limogeage de hauts responsables et le placement en détention de princes, anciens ministres et grands hommes d’affaires sont prises sous l’appellation de lutte contre la corruption pour préparer le terrain en vue de l’accession dans un proche avenir du jeune prince héritier Mohamed Ben Salman au trône saoudien.

Désormais, l’homme fort d’Arabie Saoudite a la mainmise sur tous les leviers du pouvoir. Il détient le pouvoir religieux traditionnel, représenté par les dignitaires réunis dans le cadre du comité des Ulémas ainsi que la mouvance salafiste dont les têtes sont sous son contrôle. Il détient le pouvoir politique puisque tous ses adversaires ont été éliminés. Il détient le pouvoir des armes, puisqu’outre l’armée dont il est le chef en tant que ministre de la défense, il a pu prendre les rênes des forces de sécurité après le limogeage de son cousin Mohamed Ben Nayef ex-prince héritier et ministre de l’Intérieur. Il vient de se saisir de la Garde nationale une force paramilitaire dirigée par son autre cousin Miitab Ben Abdallah révoqué au cours de la dernière vague de limogeage. Il détient le pouvoir des médias puisque les grands réseaux audiovisuels, MBC, ART et Rotana ont vu leurs propriétaires, respectivement Waleed Ibrahim, Salah Kamel et Waleed Ben Talal placés en détention au cours des derniers jours. Enfin le prince héritier détient le pouvoir de l’argent puisque les plus fortunés des hommes d’affaires de son pays avec à leur tête son cousin le prince Waleed Ben Talal ont été arrêtés et ont vu leurs avoirs autour de deux trillions de dollars (2000 milliards) gelés avant leur éventuelle confiscation.

Pour Atwan cette purge sans précédent est un « coup d’état blanc » qui s’est déroulé avec la bénédiction des Américains et des Israéliens. Couplée avec la démission à partir de Riyad du Premier ministre libanais Saad Hariri, cela peut être le prélude à une guerre régionale et même mondiale mettant aux prises l’Arabie Saoudite et l’Iran. Jusqu’ici les deux pays se faisaient une guerre par procuration que ce soit en Syrie à travers le Hezbollah libanais ou au Yémen par l’intermédiaire des houthis, mais le risque est désormais une confrontation directe souhaitée par Israël qui nourrit les plus grandes craintes vis-à-vis de la détention par Téhéran des armes sophistiquées de tout ordre, a-t-il relevé.

Un missile balistique de fabrication iranienne a été tiré par les houthis et a pu atteindre pour la première fois sa cible,  l’aéroport de Riyad en plein centre de la capitale saoudienne, a-t-il rappelé.

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