Abir Moussi et Ghariani au secours de Ghannouchi ?!

Abir Moussi et Ghariani au secours de Ghannouchi ?!

Par Nouredine Ben Mansour (*)

La présidente du PDL, Abir Moussi, est furieuse contre la nomination de  Mohamed Ghariani comme conseiller du président du Parlement Rached Ghannouchi, qui était son chef lorsqu’elle était au RCD. Une nomination qui a plutôt l’air d’une manœuvre, subjectivement, bien calculée par Ghannouchi et pourrait lui être bénéfique à court terme. Surtout que nous allons assister à un futur duel politique basé sur la discrimination et l’éradication, puisque Ghariani et Moussi n’hésiteront pas à exposer leurs différends publiquement.

Le gagnant ne serait dans ce cadre que Ghannouchi. La question qui se pose maintenant est de savoir quelle serait la vraie mission de Ghariani ? La réconciliation, le sauvetage ou la destruction ?

Pourquoi Ghannouchi a choisi Ghariani ?

Logiquement, la plus importante raison est que ce Ghariani a une bonne connaissance en politique. Donc pour Ghannouchi en difficulté au sein même de son parti, c’est l’homme qu’il faut au bon moment.  

Cet ancien stratège de  Ben Ali serait dans l’avenir la tête pensante de Ghannouchi, sachant que ce dernier ne peut plus penser et planifier stratégiquement comme autrefois, vu son âge avancé et le départ de ses lieutenants proches.

Malmené au Parlement et au sein même de son parti, Ghannouchi essaye de sortir de sa situation critique en cherchant de nouveaux appuis et en adoptant une nouvelle tactique. Comment atteindre cet objectif? Cette impasse dans laquelle il se trouve l’a obligé à chercher un corridor ou un bon conseiller qui peut lui ouvrir d’autres horizons et qui doit être un conseiller d’envergure et un habitué des zigzags. Pour cela, il s’est tourné vers Mohamed Ghariani, ancien secrétaire général du RCD, qui estr passé par la suite par Nidaa Tounes, Moubadara et Tahya Tounes.

Ghariani serait le futur conseiller chargé de la réconciliation au sein du cabinet de Gannouchi. Ce n’est ni la coïncidence ni le hasard qui a créé cette mission, mais plutôt le besoin. Les dessous de cette approche seront bientôt connus et on aura les vraies causes de ce choix du leader d’Ennahdha qui a surpris amis et adversaires. 

Il semble que ceci s’est fait selon des calculs bien définis qui visent essentiellement ses adversaires au sein de son parti et ailleurs. Peut-on croire que cette nomination n’est pas une manœuvre bien dirigée contre Abir Moussi, l’ennemi et l’adversaire perpétuel de Ghannouchi ?

A heure actuelle  la position de Ghannouchi, dans son ensemble, est dictée et adoptée par des calculs très restreints et dictée par des circonstances spécifiques. Une stratégie à court terme ayant un seul objectif. Ce qui importe c’est tout ce qui est actuel. Une tactique qui se base sur l’apaisement et l’entente temporaire.

Ghannouchi n’a pas cessé, dans ce cadre, de jouer depuis des années, le rôle du pompier pour gagner du temps face à des adversaires prêts à tout pour l’abattre lui et son parti.

Ces manœuvres font partie de sa stratégie d’ajournement de crises et de malentendus. Une stratégie qui peut paraître gagnante à court terme puisqu’elle a réussi jusqu’à présent à maintenir Ennahdha au pouvoir. Mais à la longue, elle peut avoir des conséquences graves et inattendues, surtout pour le parti islamiste où l'on ne compte plus les critiques contre Ghannouchi et où il y a des gens prêts à tout pour ne plus subir l’éradication comme c’était le cas auparavant.

Ainsi, on peut dire que les temps sont révolus et que Ghannouchi n’est plus à son aise. C’est la première fois qu'il se trouve entre les dissidents de son parti et les attaques de l’extérieur.  

Dans l’ensemble et depuis son accession à la présidence du Parlement, Ghannouchi a pris une autre direction. On dirait dans ce cadre, qu’il a senti qu’il n’est plus jeune et sa retraite approche à pas de géant. Et c’est probablement ce sentiment qui a impliqué le changement de ses tactiques d’action et en conséquence sa stratégie à court terme.

(*) Dr.Ing.
 

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