Accélérée par les déclarations de Lamia Zribi, la dépréciation du dinar n’est même pas réclamée par le FMI

La dépréciation du dinar continue à alimenter les discussions des cercles politiques et des milieux économiques et financiers. On sait que les déclarations de la ministre des Finances Lamia Zribi a accéléré le mouvement puisqu’elle a annoncé sans crier gare que le taux de 3 dinars pour un euro sera atteint à court terme.

Youssef Chahed a indiqué pour sa part qu’il ne faut paniquer et qu’un conseil ministériel se tiendra la semaine prochaine pour étudier les moyens d’arrêter l’hémorragie. Peut-être sera-t-alors trop tard ! Comme on a appris à faire office de pompier dans ce pays, verra-t-on les autorités monétaires ruer sur les brancards quand les choses seraient irrattrapables.

Le plus étonnant dans l’affaire c’est que l’on nous a dit que c’est le FMI qui a posé parmi ses conditions la dépréciation du dinar pour le décaissement des tranches de l’emprunt. Mais il n’en est rien selon les déclarations d’un haut responsable de l’institution de Bretton Woods.

Ainsi,  le directeur du département Moyen-Orient, Afrique du Nord et Asie Centrale au sein du FMI, Jihad Azour, a affirmé que le Fonds estime qu’il n'y a pas une nécessité de déprécier la valeur du dinar à l’heure actuelle. Il a expliqué, dans une déclaration à la TAP, que la surévaluation du dinar est estimée à 10% selon les standards de calcul du taux de change et que cela ne justifierait pas une dépréciation de la valeur dinar de façon abrupte.

M. Azour a enfin précisé que le FMI n'a pas recommandé à ce que le taux de change du dinar soit baissé mais plutôt une plus grande flexibilité de la monnaie tunisienne qui permette de faire face au déficit commercial et de la balance des paiements.

Cela met encore plus en cause les déclarations pour le moins irresponsables de la ministre des Finances qui s’est éclipsé de tous les radars.