Accord Tunisie-UE : Les discussions avec Tunis, sensibles, s’avèrent plus longues que prévu

 Accord Tunisie-UE : Les discussions avec Tunis, sensibles, s’avèrent plus longues que prévu

Deux semaines après l’un des pires naufrages d’un bateau de migrants en Méditerranée, les dirigeants européens discutent jeudi à Bruxelles de la finalisation d’un accord avec la Tunisie destiné notamment à empêcher ces traversées et à lutter contre les passeurs.

La Commission européenne espérait conclure avant ce sommet de l’UE un protocole d’accord avec Tunis pour mettre en œuvre un « partenariat global » comprenant un volet migratoire. Avec l’objectif d’étendre ensuite ce type de partenariat à d’autres pays de la région méditerranéenne, précise l’AFP.

Mais les discussions avec Tunis, sensibles, s’avèrent plus longues que prévu et doivent reprendre lundi, après l’Aïd al-Adha.

Le partenariat, qui comporte aussi un renforcement des liens économiques et commerciaux et une coopération en matière d’énergie verte, est assorti d’un soutien financier s’élevant à plus d’un milliard d’euros.

Dans le détail, l’aide européenne annoncée comprend un prêt pouvant aller jusqu’à 900 millions d’euros, mais aussi une aide budgétaire de 150 millions d’euros et un paquet de 105 millions d’euros pour la gestion de la migration pour 2023.

L’UE prévoit de livrer d’ici l’été des bateaux, des radars mobiles, des caméras et véhicules à la Tunisie pour l’aider à renforcer le contrôle de ses frontières maritimes et terrestres. Une coopération policière et judiciaire accrue est prévue pour lutter contre les réseaux de passeurs.

L’accord vise aussi à renvoyer plus facilement en Tunisie les ressortissants de ce pays qui sont en situation irrégulière dans l’UE. L’UE finance en outre les retours « volontaires » de migrants d’Afrique subsaharienne depuis la Tunisie vers leurs pays d’origine: 407 retours ont été ainsi financés depuis le début de l’année, selon la Commission.

La directrice du bureau européen de l’ONG Oxfam, Evelien van Roemburg a qualifié le partenariat avec la Tunisie d' « idée bancale », dénonçant « les tentatives de l’Europe d’externaliser ses responsabilités en matière de gestion des migrations ». « L’expérience a montré que ce type d’accord ne fonctionne pas », a-t-elle indiqué à l’AFP.

L’UE a passé avec la Turquie en 2016 un accord migratoire controversé, dans la foulée de la crise des réfugiés de 2015.

Par ailleurs, l’UE coopère avec les garde-côtes libyens, ce qui est régulièrement dénoncé par les ONG et l’ONU en raison des mauvais traitements auxquels sont soumis les migrants interceptés en mer et ramenés de force en Libye.

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