Accusées de collecter et de presser l’huile avant la saison de la récolte: 10 huileries sanctionnées  

Accusées de collecter et de presser l’huile avant la saison de la récolte: 10 huileries sanctionnées  

 
Beaucoup de bruit ne cesse de circuler ces derniers jours sur l’huile d’olive et surtout sur son prix de vente qui a atteint un chiffre record de 14 dinars le litre.

De nombreux Tunisiens n’arrivent pas à comprendre comment le prix a flambé de la sorte alors que la Tunisie est le 2éme producteur mondial d’huile d’olive et au moment où on s’attend à une récolte record.

Selon certains professionnels, cette hausse des prix est conjoncturelle, puisqu’on est à la fin de la saison de l’huile d’olive et à une période où l’offre ne peut être que très réduite. D’où la montée des spéculations de certains profiteurs qui se saisissent de ce genre d’opportunités où l’offre est très réduite pour imposer leurs prix de vente des quantités emmagasinées. 
  
Pire encore, les autorités et les professionnels viennent de découvrir une autre pratique dangereuse faite par les profiteurs, qui met en péril la récolte et la qualité de l’huile vendue.

En effet, face au manque des quantités d’huile d’olive disponibles  et devant la forte demande, certains propriétaires d’huilerie sans scrupules n’ont pas hésité à collecter de grandes quantités d’olives et à les presser afin d’en extraire le fameux liquide, depuis le mois de septembre pour le mettre en vente à des prix record.

Or, comme tout le monde le sait, la saison de récolte des olives ne débute qu’au début du mois de novembre de chaque année et ce pour toutes les variétés et écotypes locaux d'oliviers et particulièrement  pour la principale variété d'oliviers à huile qu’est le Chemlali, qui occupe près de 85 % de la superficie oléicole, principalement dans le Centre et le Sud du pays.

Heureusement que 10 de ces huileries à la recherche du gain facile, qui se situent dans les gouvernorats de Monastir et Mahdia, et qui n’ont pas respecté les dates de collecte et de pression des olives, ont été découvertes et des décisions de fermeture ont été prises à leur encontre.

Néanmoins, les préjudices qu’ils ont occasionns à la récolte sont semble-t-il énormes puisqu’ils ont récolté et pressé des centaines de tonnes d’huiles qui n’ont pas encore atteint le summum de leur productivité.

Outre le manque à gagner au pays, l’huile qu’ils ont produite n’est pas utilisable car elle n’est pas conforme aux normes.

Malgré ces dépassements dangereux, la Tunisie envisage au cours de la saison 2017/2018 l’exportation de près de 200 mille tonnes d'huile d'olive dont plus de 25 mille tonnes conditionnées, au vu d'une récolte record prévue cette année, pour ainsi occuper le deuxième rang mondial après l’Espagne, alors qu'elle était en tête de liste des pays exportateurs de cette denrée en 2014/2015.

Il est à rappeler que l’huile d’olive tunisienne est exportée vers 54 marchés internationaux, notamment ceux de l’UE (Union Européenne) qui accaparent la part du lion avec plus de 56 mille tonnes, suivis des Etats-Unis d'Amérique avec 35 mille tonnes dont 7 mille tonnes d’huile conditionnée.

K.B.M.

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