Affaire de la fille de 4 ans : Le ministère des Affaires étrangères file « la patate chaude » à celui de la famille et de l’enfance

Affaire de la fille de 4 ans : Le ministère des Affaires étrangères file « la patate chaude » à celui de la famille et de l’enfance

Plusieurs jours après le débarquement à Lampedusa dans un bateau de fortune de la plus jeune immigrée irrégulière sans ses parents, le cas de la petite fille de 4 ans est enfin pris en charge par les autorités politiques tunisiennes puisque jusqu’alors cette histoire n’était qu’un vulgaire fait divers traité par les services sécuritaires et judiciaires.

Curieusement, ce n’est pas le ministère des Affaires étrangères qui est selon sa dénomination celui de « la Migration et des Tunisiens à l’étranger » qui a été en première ligne. Ce département a observé un silence assourdissant sur cette affaire qui a pourtant tenu en haleine l’opinion publique. C’est le ministère chargé de l’enfance qui a hérité de la patate chaude puisque c’est lui qui s’est fendu d’un long communiqué dans lequel il se base sur des informations de presse ce qui laisse penser que l’affaire ne lui a pas été communiquée de façon officielle par les services consulaires tunisiens qui ont certainement été alertés par les autorités italiennes.

L’ancien député Majdi Karabaï, à qui il faut rendre hommage car sans sa vigilance et ses bons rapports avec les autorités italiennes l’affaire ne se serait pas ébruitée, n’a pas manqué de remercier la consule tunisienne par intérim à Palerme qui a pris en charge l’affaire, ce qui laisse supposer que le ministère de tutelle à Tunis en a information. Mais pour être complet il faut savoir que le poste d’ambassadeur de Tunisie à Rome ainsi que celui du consul général à Palerme sont vacants, leurs précédents titulaires ayant été rappelés en Tunisie dans le cadre du mouvement annuel sans que le président de la République chef suprême de l’appareil diplomatique ne croie utile de nommer leurs successeurs. Pour bien comprendre l’importance qu’accorde l’Italie à la Tunisie, l’ambassadeur italien à peine rentré à Rome son successeur a rejoint son poste dans la semaine suivante.

Pour nous alors que l’Italie va dans les prochains jours se choisir le gouvernement le plus à l’extrême droite de son histoire, l’ambassade de Tunisie à Rome et l’ensemble des postes consulaires dans la péninsule sont vacants.
Au moment où le fléau de l’émigration irrégulière prend des proportions inquiétantes avec des milliers de personnes qui se jettent tous les jours dans des embarcations de la mort pour des traversées qui causent des centaines de morts, comme ce fut le cas des 18 jeunes de Zarzis dont le bateau n’est jamais arrivé à destination, la diplomatie tunisienne est absente de ce pays voisin qui n’est qu’à quelques encablures de nos plages. C’est surprenant, et surtout inquiétant car la question de la migration irrégulière a une cause principale, à savoir la fermeture des frontières des pays du nord qui ne veulent pas comprendre que l’homme ne peut être arrêté dans sa quête de meilleurs conditions de vie par des frontières surtout si elles sont virtuelles, imaginées sous la forme de visas et de papiers qu’il suffirait de bruler ou de ne pas en rester prisonnier.

Pour revenir au cas de la petite fille de 4 ans, le ministère de la femme, de la famille, de l’enfance et des personnes âgées a annoncé avoir chargé le délégué général à la protection de l’enfance de coordonner avec les services consulaires tunisiens à Palerme en vue de permettre à l’attaché social auprès de cette représentation tunisienne de rendre visite à la petite fille et d’envisager les mesures relatives à assurer le retour de la petite fille en Tunisie en compagnie d’une représentant consulaire. Le bureau du délégué général à la protection de l’enfance poursuivra le suivi de ce dossier en vue de décider des mesures à prendre en faveur de l’enfant de 4 ans en attendant la décision de la justice en ce qui concerne ses parents. Le retour de la petite fille devra se faire dans les plus brefs délais et les meilleures conditions en coordination avec le ministère des Affaires étrangères.

RBR

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