Affaire de l'amerrissage de l'ATR72 de Tuninter: Arrestation de Moncef Zouari à Vienne !?

Affaire de l'amerrissage de l'ATR72 de Tuninter: Arrestation de Moncef Zouari à Vienne !?
 
 
L'on se souvient tous de cet incroyable amerrissage de la dernière chance qu'avait effectué en août 2005 les membres de l'équipage du vol 1153 de Tuninter au large de la Sicile. En embarquant à bord du vol qui devait les amener à Djerba, les membres d’équipages tunisiens et les passagers italiens ne se doutaient sûrement pas de l’horreur qui les attendait.
 
Le vol 1153 décolle de Bari (Italie) à destination de Djerba avec à son bord quatre membres d'équipage tunisiens et 35 passagers de nationalité italienne, à l'exception d'un mécanicien de la compagnie qui voyagait comme passager et qui n'était pas en service durant le vol.  A 15h24, c'est la panne sèche. Les deux moteurs de l'avion s'arrêtent tour à tour. Aucune chance de rejoindre l’aéroport le plus proche, celui de Palerme. Commence alors pour l'équipage la descente aux enfers ! 
 
«Les moteurs ont perdu leur puissance et j'ai été obligé d'amerrir», expliquera le commandant Chafik Gharbi qui traine 25 ans d'expérience (dont dix avec Tuninter) et qui figure parmi les rescapés. L'équipage contacte à 15 h 30 la tour de contrôle de l'aéroport de Palerme et demande à effectuer un atterrissage d'urgence. Le pilote tente l’amerissage de la dernière chance.Ce qui fut fait, mais à quel prix? Le bilan est lourd: 16 morts et plusieurs blessés.
 
Quatre ans plus tard, la justice italienne inflige une peine plus que sévère aux pilote et copilote qui avaient tenté l’amérissage. cinq autres Tunisiens seront également inculpés et jugés dont le directeur de la compagnie aérienne Tuninter, Monsieur Moncef Zouari. Depuis, l'affaire traine. Le pilote et son co-pilote qui ont été d’une grande discrétion depuis le drame finissent par briser enfin le silence et dénoncent l’ injustice dont ils étaient victimes, eux qui devraient être considérés comme des héros pour avoir réussi un amérissage dans les pires conditions. 
 
Que s’est-il réellement passé à bord de ce maudit avion ? Plus tard, on découvre avec horreur l’enregistrement des discussions dans le cockpit pendant les dernières minutes de vol…  Pourquoi l’avion est-il tombé en panne sèche ? Qui est responsable ? La question avait fait couler beaucoup d'encre et de salive.
 
L’enquête menée par des experts italiens, tunisiens et français montrera que, lors du vol précédent, reliant Tunis à Bari, l’avion s’était posé à Bari, avec 305 kilos de kérosène. Ce niveau aurait du générer, dans le cockpit de l’avion, une alarme indiquant, aux pilotes, une quantité trop faible de carburant. Or, la jauge des réservoirs de l’ATR 72 affichait 2 300 kilos de kérosène. L’équipage décida, donc, de n’ajouter que 265 kilos de carburant, supplémentaires, pour se rendre à Djerba. Mais cela ne faisait, en réalité, que 570 kilos de kérosène, en tout et pour tout, ce qui était loin d’être suffisant pour effectuer un tel trajet. 
 
Aujourd'hui, l'affaire de l'amerrissage ressurgit à nouveau.Selon certaines informations rapportées par certains journaux, Moncef Zouari, l'ancien directeur général de Tuninter, serait arrêté à Vienne (en Autriche) et serait sur le point d'être transféré en Italie. 
 
Accusé lors de l'amerrissage forcé qui était visiblement dû à un dysfonctionnement dans l'ATR72, Zouari, le pilote et plusieurs autres responsables de la compagnie ont été condamnés par contumace à de lourdes peines de prison ferme par le Tribunal de Palerme. Le pilote et le copilote du vol étaient condamnés à dix ans de prison pour ne pas avoir tenté de rejoindre Palerme, en vol plané. Le DG de Tuninter, Moncef Zouari, et le directeur technique de la compagnie, Zouhair Chétouane étaient condamnés, pour leur part, à neuf ans de prison. Enfin, deux responsables de la manutention et un mécanicien écopaient de huit ans de prison.
 
Des verdicts qui avaient suscité l'indignation au sein du monde de l'aviation à travers le monde entier. En solidarité avec leurs homologues tunisiens, les pilotes italiens avaient même entamé une grève. Si cette arrestation se revèle, l'affaire risque de connaître de nouveaux rebondissements.
D.E.O.