Affaire des brouilleurs : Un vrai scandale ou un simple règlement de comptes ?

Affaire des brouilleurs : Un vrai scandale ou un simple règlement de comptes ?

 

L’affaire des brouilleurs installés aux centres d’examen pour empêcher ou, du moins, limiter les probabilités de fraudes dans les examens nationaux, est en train de prendre l’allure d’une grande affaire d’une prétendue « malversation voire carrément de corruption ».
Le syndicat général de l’enseignement secondaire a été le premier à se saisir de l’affaire pour accuser l’ancien ministre de l’Education, Néji Jelloul, ainsi que le directeur des examens au sein du ministère de l’Education, Omar Ouelbeni et les rendre responsables des prétendus dépassements.
D’autres parties du monde politique ou du monde du business se sont saisie à leur tour de l’affaire pour accuser la société importatrice GET WIRELESS/GET SERVICE, et son propriétaire Hatem Boulabiar, membre du Conseil de la Choura d’Ennahdha d’avoir conçu et importé des brouilleurs défaillants de la Chine.
C’est dire que l’affaire est en train de prendre des allures de règlements de comptes au syndicat général de l’enseignement secondaire où on veut encore à mort à Jelloul et au sein de certains partis politiques et affairistes qui seraient derrière la tournure prise par l’affaire..
Renseignement pris il s’est avéré que le ministère de l’Education avait lancé depuis 2014 l’appel d’offres pour acquérir, en tout, 600 brouilleurs de conception tunisienne et de fabrication chinoise pour faire face aux nouvelles formes de tricheries essentiellement à l’examen du baccalauréat. 
Après leur installation, ces brouilleurs sont censés envoyer des ondes empêchant le portable de se connecter au réseau dans le rayon du centre d’examen, obligeant les candidats malintentionnés à ne compter que sur leurs propres capacités intellectuelles pour réussir.
Et comme le ministère s’assure désormais que tous les candidats doivent désormais remettre leurs portables éteints aux surveillants avant le début de chaque examen, il est logiquement très difficile de tricher dans les examens.
200 de ces brouilleurs sont opérationnels depuis 2014 et 400 autres le sont devenus cette année.
Comme la commande des brouilleurs s’est faite bien avant que Jelloul ne soit désigné à la tête du ministère de l’Education, le fait d’essayer de le mêler à cette affaire en l’accusant de favoritisme d’un Nahdhaoui est totalement illogique d’autant plus que GET WIRELESS est un fournisseur de service pour le compte du ministère de l’Education depuis 2008.
Reste maintenant, l’affaire de la qualité de ces brouilleurs qui se sont révélés, selon l’association « I Watch », faibles à cause d’un défaut de fabrication.
« I Watch » a même rapporté  que la société importatrice de ce matériel de la Chine, après avoir remporté l’appel d’offres, n’aurait pas attendu l’avis décisif du Centre des études quant à la conformité de ces brouilleurs avec les standards internationaux.
En attendant la vérification de ces accusations, on peut se demander s’il y a bel et bien eu des dépassements dans l’affaire des brouilleurs ou s’il s’agit simplement d’un règlement de comptes dans lequel interfèrent le politique et le syndical.
Pour le reste, on peut dire que le ministère de l’Education nationale a un très long chemin à faire pour gagner sa guerre contre les fraudes et les tricheries dans les examens du baccalauréat à travers l’utilisation des téléphones portables.

Noureddine H.

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