Affaire Moncef Kartas : beaucoup de zones d’ombres

Affaire Moncef  Kartas : beaucoup de zones d’ombres

Après un bras de fer notamment avec l’ONU et l’Allemagne, les autorités tunisiennes ont accédé à leur demande en libérant provisoirement l’expert onusien, le germano tunisien Moncef Kartas, deux mois après son arrestation. 

La chambre d’accusation a décidé hier de libérer Kartas accusé d’espionnage tout en le laissant en liberté conditionnelle. Toutefois, il n’est pas sous le coup d’une interdiction de sortie puisqu’il est autorisé pendant la poursuite de l’enquête à retrouver sa femme et son fils en Allemagne. « Le contraste de cette décision judiciaire avec la fermeté radicale dont avaient fait preuve jusque-là le procureur et le juge d’instruction laisse présager de la faiblesse des charges finalement retenues », rapporte RFI. Son avocat dénonce une arrestation arbitraire et nie toutes les charges retenues contre lui par le juge d’instruction. « Le dossier est complètement vide », selon son avocate Sara Zaafrani.

Moncef Kartas n’est pas seul dans cette affaire. Il a été arrêté en même temps qu’un autre complice, un homme d’affaires dont l’identité n’a pas été révélée. Et ne sait pas s’il a été lui aussi libéré ou s’il reste en détention.

Arrêté le 26 mars à l’aéroport de Carthage, Kartas est accusé d’espionnage après la saisie, selon le porte-parole du parquet, « de documents confidentiels contenant renseignements et données sensibles touchant à la sécurité nationale, et équipement de communication et de brouillage ».

Son arrestation est intervenue quelques jours après l’offensive lancée par la maréchal Khalifa Haftar contre la capitale Tripoli. Depuis, cette guerre a confirmé l’utilisation régulière d’armes acheminées sur le sol libyen en dépit de l’embargo de l’ONU.

Il est à rappeler que Moncef Kartas fait partie d’un groupe d’experts chargés par le secrétaire général des Nations Unies d’enquêter sur la violation sur l’embargo sur le trafic d’armes à destination des parties libyennes. D’un côté, l’armée nationale libyenne dirigée par le maréchal Khalifa Haftar soutenu par l’Egypte, l’Arabie saoudite et les Emirats Arabes Unis soutiennent Haftar. De l’autre, le gouvernement d’union nationale dirigée par Fayaz Sarraj et soutenu par le Qatar et la Turquie.

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