Ange Serisoka (SOS Ivoire): "Nous bénéficions d'un formidable élan de solidarité de la part des Tunisiens"

Ange Serisoka (SOS Ivoire): "Nous bénéficions d'un formidable élan de solidarité de la part des Tunisiens"

Depuis le début de la propagation du coronavirus, les activités sont en berne. Ce qui n'a pas manqué d'avoir des répercussions immédiates sur les couches les plus fragiles. Parmi celles-ci les ressortissants de la communauté subsaharienne en Tunisie, en particulier les Ivoiriens qui forment quelque 80 pour cent de l'effectif. Pour joindre les deux bouts et résister un tant soit peu à cette situation de précarité, cette communauté a dû compter sur son pays hôte la Tunisie. 

En effet, des membres de la société civile, des voisins, des maires de communes se sont mobilisés pour organiser l'aide aux Subsahariens. Pour nous en dire davantage, Espace Manager a rencontré un des leaders de la communauté ivoirienne, en l'occurrence M. Ange Serisoka, Réprésentant de la cellule SOS Ivoire, Président du Forum des jeunes pour le développement de la Côte d'Ivoire, responsable de la voix des sans voix de la communauté ivoirienne, ancien vice-président de l'ASSIVAT et actuellement candidat aux élections (en cours) de l'Association des Ivoiriens en Tunisie. 

Beaucoup de vos compatriotes vivent dans une situation précaire à cause du confinement suite au coronavirus. Comment faites- vous pour joindre les deux bouts ?                               

Si nous arrivons à joindre les deux bouts, c'est grâce à la mobilisation et à l'élan de solidarité formidable qui a été mis en place par les Tunisiens.  Vous savez depuis que la crise a commencé, nombre de nos compatriotes n'ont pas pu aller travailler, ce qui a eu des répercussions négatives sur leur niveau de vie. J'aimerais dire un grand merci à la communauté tunisienne, le gouvernement tunisien à travers ses municipalités qui vraiment nous aident. Sans oublier nos voisins tunisiens de différents quartiers où nous habitons qui sont en train de se mobiliser pour nous aider individuellement et qui nous font des dons en nature et même en espèces.

A côté des Tunisiens de bonne volonté qui se sont mobilisés pour apporter leurs aides, il semblerait, selon certaines sources, que des hommes d'affaires et des associations ont beaucoup contribué à la prise en charge de membres de la communauté ivoirienne. Qu'en est-il au juste ? 

Effectivement, la mobilisation a été formidable, surtout sur les réseaux sociaux. Beaucoup d'internautes et Tunisiens lambda se sont manifestés pour apporter leur contribution à travers des couffins remplis de denrées de première nécessité (sucre, riz, lait, semoule, oeufs, viande, couches pour bébés...). 
              
Concernant la mobilisation des hommes d'affaires, je me dois de rendre un grand hommage et dire un grand Merci à l'homme d'affaires Bassem Loukil, président du Tunisia Africa Business Council, qui a aidé énormément la communauté ivoirienne et subsaharienne dans cette crise sanitaire.

Nous ne trouvons pas les mots exacts pour reconnaître le soutien qu'apporte cet homme à la communauté dans son ensemble. Beaucoup de Subsahariens, y compris des femmes enceintes avec des bébés en charge, des familles en situation de grande précartié et autres, ont bénécifié de son aide précieuse. Tout ce que nous pouvons dire, c'est que Dieu lui donne tout ce qu'il cherche sur cette terre. Que toutes ses affaires se multiplient et se fructifient et que la volonté de Dieu se fasse dans sa vie.

Si je pouvais parler en arabe et faire un communiqué dans cette langue je l'aurais fait pour que tous les Tunisiens réalisent à quel point cet homme d'affaires est généreux et humain. Je dis encore une fois merci à Bassem Loukil et à tous nos frères et parents Tunisiens. Que Dieu vous bénisse !

Comment envisagez-vous l'après-confinement et la reprise des activités

Nous envisageons de réorganiser la communauté ivoirienne, parce que c'est la communauté la plus nombreuse en Tunisie (environ 80 % des Subsahariens). Donc, il faut que nous nous organisions et que nous limitions les associations. Aujourd'hui, les leaders sont nombreux et les associations sont dispersées, ce qui ne peut pas nous arranger.

Parmi ces associations, il y a celles qui, depuis le début de la crise du coronavirus, bénéficient de l'aide et d'autres, pas très visibles, qui n'en bénéficient pas parce qu'elles n'ont pas de relations. Ce que nous allons faire après la crise, surtout avec l'élection en cours de l'association des Ivoiriens, c'est de chercher à réunir cette communauté. Car c'est l'union qui fait la force.

Propos recueillis par O.D.

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