Après une grève de la faim, le cinéaste tunisien Nader Ayache obtient enfin un titre de séjour en France

Après une grève de la faim, le cinéaste tunisien Nader Ayache obtient enfin un titre de séjour en France

Faut-il désormais risquer sa vie pour obtenir un simple titre de séjour en France ?

C’est la question que soulève le parcours de Nader Ayache, un sans-papier tunisien qui a entamé une grève de la faim pour faire reconnaître ses droits et régulariser sa situation administrative.

Doctorant et réalisateur, Nader Ayache était arrivé légalement en France, avant de se voir notifier une obligation de quitter le territoire (OQTF) en 2019. En cause : l’exercice d’une activité d’auto-entrepreneur alors qu’il bénéficiait d’un visa étudiant, une irrégularité administrative qui a suffi à compromettre l’ensemble de son séjour.

Le 8 novembre, il installe une tente devant le Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC) et affiche une pancarte annonçant le début d’une grève de la faim. Très vite, son cas attire l’attention des médias et suscite un élan de soutien, notamment dans le milieu du cinéma et parmi les défenseurs des droits des sans-papiers.

Après plus d’un mois de mobilisation, la détermination du jeune réalisateur finit par porter ses fruits. Le 3 décembre, il annonce dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux qu’il a obtenu un récépissé de trois mois avec autorisation de travail. Selon lui, son titre de séjour devrait lui être remis d’ici quelques semaines.
« Le titre de séjour sera maximum entre mes mains dans un mois, avec autorisation de voyage, ce qui veut dire que la fête de fin d’année je vais pouvoir la passer en Tunisie avec ma famille », explique-t-il.

Cette perspective a d’autant plus d’importance que Nader Ayache n’avait pas pu se rendre aux obsèques de son père, de peur de ne jamais pouvoir revenir en France poursuivre son doctorat et ses projets artistiques. Le simple fait de pouvoir retourner en Tunisie constitue pour lui un immense soulagement.

Ce dénouement heureux a toutefois eu un prix : plusieurs semaines de privation de nourriture. Durant son action, il ne consommait qu’un peu de thé ou de café pour se réchauffer, et un bonbon occasionnel pour tenir le coup.

Engagé depuis des années pour la cause des sans-papiers à travers ses films et ses actions, Nader Ayache entend continuer le combat au-delà de sa propre situation.
« La lutte paie ! J’espère la régularisation de tous les sans-papiers », déclare-t-il, déterminé à ce que son histoire serve de levier pour une mobilisation plus large.

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