Au temps du Corona- très grave : une conspiration est en train de se tramer

Au temps du Corona- très grave : une conspiration est en train de se tramer

 

Y a-t-il quelque chose qui est en train de se tramer à l’ombre des problèmes et des difficultés que connait la Tunisie. A lire certaines pages sur les réseaux sociaux et à suivre les écrits de nombre de bloggueurs, le doute n’est plus permis. Il s’agit bien d’un plan qui est en passe d’être envisagé et qui pourrait être mis en œuvre quand les conditions seront mures à cette fin. Un mûrissement qui pourrait être aidé si nécessaire.

Non seulement,  des éléments de langage sont choisis et les bases sont jetées, mais on est allé encore plus loin. En effet un « manifeste » a même été rédigé et a été publié sur les réseaux sociaux détaillant « les étapes du combat et de la formation du comité de salut national ».Rien de moins.

Dès l’entame, le jeu est dévoilé, puisque l’objectif est de suite révélé. Il consiste à congédier le gouvernement et à dissoudre l’assemblée (appelée celle du pillage) pour que l’armée se charge temporairement de diriger le pays. La solution sera ensuite d’instaurer « l’autodétermination à travers la démocratie directe ».

Ainsi on mettra en place une coordination locale, pour gérer les imadats, les délégations et les municipalités de façon directe sans intervention de l’autorité centrale. Ensuite ces coordinations choisiront leurs représentants dans les régions, lesquels éliront le gouverneur.

Ensuite, les régions auront leurs représentants au niveau central, ce qui, estime le manifeste aura pour conséquence de mettre fin aux « postes stériles imposés par les partis ».

Le document va plus loin en détaillant les étapes devant conduire à ce qui est une véritable insurrection. En premier lieu, il est conseillé d’intensifier les manifestations pacifiques et l’organisation de forums pour dénoncer la corruption et présenter une alternative en présence d’experts, de magistrats et d’avocats.

Dans les étapes suivants, il s’agit de nationaliser les richesses et de faire suspendre leur production jusqu’à leur libération, puis de demander des comptes aux « corrompus dans l’administration et la politique ainsi qu’au sein du Patronat.

Viennent ensuite la dissolution des partis au pouvoir et le Parlement, puis la suspension de la Constitution, la révision de sa rédaction et son adoption à travers un référendum populaire pour qu’elle ne soit pas « taillée sur mesure », comme c’est le cas aujourd’hui selon ce document. Rien du reste n’est laissé au hasard puisque parmi les étapes envisagées, la formation d’un leadership jeune qui devrait conduire les manifestations pacifiques, ainsi que la mise en place de coordinations de ce qui est appelée la protection de la révolution de la faim et de les relier aux forces de sécurité et de la Garde nationale en vue « de combattre les traitres et les spéculateurs ».

Il est même envisagé de déclencher « une grève financière » qui consiste à retirer l’argent des banques et des comptes postaux, ainsi qu’à changer la monnaie.

Dans l’intervalle, le comité de salut national assumera le rôle de l’assemblée du peuple dont sera issu un gouvernement national élu pour appliquer la volonté d’un peuple libre et mettre en place un programme intégré clair comprenant un budget et un plan stratégique destiné à éliminer le chômage et à soutenir l’investissement intérieur ainsi que l’agriculture, l’industrie, et la recherche scientifique sans exclure aucun secteur tout en définissant notre politique extérieure.

Après quoi, nous passerons à la phase des réformes, promet le manifeste qui devrait avoir une suite, puisqu’il exhorte ses lecteurs à attendre le nouveau en les appelant à « participer à la libération de leur pays ».

Mais qui est donc derrière cette véritable conspiration. Si certaines parties du plan ressemblent étrangement à la démocratie « de bas en haut » préconisée par Kaïs Saïed et son fan-club on voit mal le président de la République donner son aval à ce qui est un coup d’état en bonne et due forme.

Certains ne manqueraient pas d’y voir la main des opposants notoires de la coalition au pouvoir à l’ARP et au gouvernement et particulièrement celle du PDL et de sa présidente Abir Moussi, mais même s’il ambitionne de renverser la majorité en place, il s’est inscrit dans les institutions de la seconde République en entrant à l’ARP dans le cadre de la Constitution de 2014 et on le voit mal agir selon une mentalité conspirationniste.

Alors que le pays vit une crise sanitaire aigue comme du reste tous les pays du monde et met toute son énergie à en sortir aux moindres frais mais avec des dommages collatéraux certains sur l’économie et la société, voir certains Tunisiens concocter un plan aussi diabolique pour déstabiliser le pays est vraiment désolant. Il dénote non de l’irresponsabilité mais d’un manque de patriotisme sinon d’un dévoiement de la démocratie.

C'est très grave. Affaire à suivre avec la plus grande attention.

 

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