BCE met Youssef Chahed et Hafedh Caïd Essebsi dos à dos

  BCE met Youssef Chahed et Hafedh Caïd Essebsi dos à dos

 

Ceux qui attendaient quelque chose de l’interview du président Béji Caïd Essebsi à El Hiwar Attounsi ont dû déchanter.

Rien de neuf sous le soleil sauf la confirmation de la rupture entre lui et le mouvement Ennahdha dont on ne sait quelles en sont les conséquences sur le pays. Pour lui la politique d’entente avec le leader islamiste Rached Ghannouchi initiée le 15 août 2013 a pris fin la semaine dernière, allusion à sa dernière rencontre avec ce dernier.

Sur les deux sujets à propos desquels ses propos étaient scrutés il n’est pas allé plus loin que souhaiter le départ du chef du gouvernement Youssef Chahed en même temps que celui du directeur exécutif de Nidaa Tounés son propre fils Hafedh Caïd Essebsi.

S’il concède que pour le premier il n’a pas les moyens de le révoquer il lui demande néanmoins d’aller devant le Parlement en se déclarant persuadé que ce dernier lui confirmera sa confiance.

Au sujet de l’usage de l’article 99 qui lui donne la faculté de demander un vote de confiance pour le gouvernement, il a indiqué qu’il ne recourrait pas à l’heure actuelle, insistant sur le fait que cette éventualité n’est pas totalement exclue.

Concernant le directeur exécutif de Nidaa Tounes, il n’a pas été aussi catégorique quant à la nécessite pour ce dernier de laisser la place ne voulant pas paraître lui intimer l’ordre de partir. Mais il a dit qu’il ne « pleurerait pas » si ce dernier annonce son départ. Pour lui ce parti connaît des difficultés comme toutes les autres formations politiques rappelant au passage que 82 cadres ont annoncé leur démission du parti de Moncef Marzouki, Harak Tounés.

Seule annonce qui semble nouvelle c’est celle concernant la tenue des élections présidentielles et législatives à leur échéance normale c'est-à-dire au cours du dernier trimestre de 2019.

Même s’il dit qu’il est attaché au respect de la Constitution il estime indispensable de l’amender au lendemain de son départ de la présidence. Il appelle aussi à la modification de la loi électorale.

On a remarqué qu’il n’a pas été tendre avec le chef du gouvernement , Youssef Chahed quand bien il a répété que c’est lui qui l’a nommé à cette fonction en soulignant toutes les difficultés que connaît le pays sur les plans économiques et sociaux, notamment la chute vertigineuse du dinar, l’aggravation du déficit commercial entre autres.

Il a lancé une fleur en direction de l'UGTT qui constitue selon lui un des piliers du pays. Il n'a pas été jusqu'à la soutenir dans sa décision de décision de déclencher une grève générale dans la fonction et le secteur publics qui est d'après ses dires un casus belli. La menace de grève n'est pas la grève a-t-il dit.

Au début de son intervention, il a exprime sa solidarité avec les victimes des pluies diluviennes dans le gouvernorat de Nabeul mettant l’accent sur la nécessité pour les pouvoirs publics de se tenir aux côtés de sinistrés. Il a néanmoins expliqué ces inondations par les précipitations exceptionnelles dans cette région qui ont atteint un record jamais égalé.

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