BCE : Youssef Chahed doit ou démissionner ou demander un vote de confiance du Parlement

BCE : Youssef Chahed doit ou démissionner ou demander un vote de confiance du Parlement

 

La situation actuelle ne peut plus durer, car les divergences entre le gouvernement et des partis politiques et des organisations nationales ne peuvent que mener le pays de mal en pis a estime le président de la République Béji Caïd Essebsi dans l’interview diffusée en différé ce dimanche soir sur Nessma TV et d’autres médias audio-visuels.

Selon lui, Youssef Chahed a le choix entre présenter sa démission ou demander un vote de confiance de l’ARP pour sortir de la crise.

Il n’a pas mentionné la faculté que lui donne l’article 99 de la Constitution de demander lui-même à l’ARP un vote de confiance pour le maintien ou non du gouvernement. Pour le Chef de l’Etat c’est l’élection présidentielle de la fin 2019 qui focalise l’attention de la classe politique laissant entendre que cette échéance déterminerait aussi la position de Youssef Chahed dont il a critiqué directement l’entourage pour ses agissements.

« Il y aura un remaniement et cela concernera tout le monde », a-t-il prédit.

Il partage la perception actuelle selon laquelle le gouvernement actuel est celui du mouvement Ennahdha, estimant que cela n’est pas une bonne chose. « Une ceinture politique large est indispensable et il faut tout faire pour y parvenir et ce sera ma volonté », a-t-il encore dit.

Interrogé sur l’attentat terroriste de Aïn Soltane, le chef de l’Etat n’a pas caché que certains changements de responsables sécuritaires opérées après le limogeage de l’ancien ministre de l’Intérieur Lotfi Brahem qui auraient été à l’origine de cette opération citant le responsable des renseignements tactiques et le directeur de la lutte antiterroriste au sein de la Garde nationale.

« Quand le chef du gouvernement m’a informé de son intention de limoger le ministre de l’Intérieur je lui a suggéré de surseoir à ce changement jusqu’au remaniement attendu mais il a tenu bon et c’est son droit car la désignation des ministres figure parmi ses prérogatives », a dit Caïd Essebsi.

Le président de la République est paru déterminé à respecter les dispositions de la Constitution s’agissant de ses attributions y compris en rapport avec le mouvement Nidaa Tounés qu’il a fondé et dont il dit qu’il fait l’objet actuellement de manipulations pas du tout innocentes, sans donner plus de détails à ce sujet.

A aucun moment il ne cite le nom de son fils Hafedh directeur exécutif de Nidaa Tounés ni aucun autre dirigeant du mouvement.

Le chef de l’Etat n’a pas minimisé l’ampleur des problèmes économiques et sociaux que connaît le pays. Sur le fait que l’année 2018 sera la dernière année difficile selon les propos de Youssef Chahed, il a estimé qu’il ne faut rien anticiper. Ce sera en 2019 qu’on jugera que les difficultés ont pris fin ou pas a-t-il estimé démentant d’avance les prédictions du chef du gouvernement.

Seul scoop livré au cours de l'interview c’est qu’il n’annoncera son intention de se présenter à l’élection présidentielle de 2019 ou non qu’au moment opportun, c'est-à-dire à la veille de cette échéance.

"N'attendez pas de moi que j'en dise plus" at-il ajouté sans que les journalistes ne lui posent la question.

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