Béchir Ben Yahmed : sauver la Tunisie, ce seul « rescapé en danger »

Béchir Ben Yahmed : sauver la Tunisie, ce seul « rescapé en danger »

 

Béchir Ben Yahmed, l’enfant de Djerba où il est né en avril 1928, était le plus jeune membre du premier gouvernement de l’indépendance présidé par Habib Bourguiba, en tant que nommé secrétaire d'État à l'Information. Il avait tout juste 26 ans et n’avait pas pu se présenter aux élections de la première Constituante parce qu’il n’avait pas l’âge de la députation qui était alors fixé à 28 ans. Entré en conflit avec la politique du Bourguiba, il démissionne du gouvernement en septembre 1957, soit à peine deux mois après la proclamation de la République, et fonde trois années plus tard Afrique Action, qui devient Jeune Afrique en novembre 1962.  En mai 1962, il émigre à Rome, avant de s'installer à Paris à la fin 1964.

Depuis, il n’a cessé de militer par la voix et la plume en faveur de son pays, de son développement, de ses libertés. Il est très écouté par les Grands du monde et notamment en Afrique. Par sa sagesse, sa culture et ses profondes connaissances des affaires du monde, ses conseils sont souvent captés et entendus.

Il a réservé son dernier « Ce que je crois » à la Tunisie où il a appelé à soutenir « ce petit pays et son économie … pour lui permettre de maintenir la tête hors de l’eau ».

Il connait, bien sûr, ce pays qui est le sien. Il suit, écrit-il, « de près  ce qui s’y passe et lis avec attention, dès leur parution, les documents qui décrivent son évolution » et dont notamment le « Country Report » que « le Fonds monétaire international (FMI) a rendu public le 10 juillet, en anglais (une édition française devrait être disponible dans les prochains jours). Dans ce document économico-financier de 93 pages, chiffres, tableaux et graphiques à l’appui, le FMI montre où en est la Tunisie et où elle va. Il décrit ce que font ses dirigeants pour la maintenir à flot et leur adresse ses recommandations, qui prennent souvent le ton de l’exigence. Pas de doute : bénéficiaire de l’aide du FMI, la Tunisie est déjà sous sa surveillance la plus étroite ». Il souligne qu’à « la place de Youssef Chahed, qui occupe le poste de Premier ministre depuis près d’un an, on en perdrait le sommeil. Pour faire prendre conscience à ses compatriotes de la gravité de la situation, il devrait en tout cas publier, en arabe et en français, une synthèse simplifiée du rapport. De sorte que la majorité des dirigeants, voire l’ensemble des citoyens, comprennent que les lendemains risquent d’être très difficiles ».

Il termine son édito qu’il interrompt pour quelques semaines en disant qu’ « on est en droit, et même en devoir, de se poser deux questions dont je mesure la gravité : La Tunisie aura-t-elle, dans deux ans, le même Premier ministre ? Le mandat de l’actuel président de la République, de même que la législature de l’Assemblée des représentants du peuple, arriver ont-ils à leur terme, en 2019 ? Et si oui, dans quel état ? »

Clique sur le lien suivant pour lire l’édito :

http://www.jeuneafrique.com/mag/459728/societe/la-tunisie-un-rescape-en-...

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