Béji Caïd Essebsi aurait l'intention de retirer la direction de Nidaa Tounés à son fils ?

 Béji Caïd Essebsi aurait l'intention de retirer la direction de Nidaa Tounés à son fils ?

 

Béji Caïd Essebsi aurait l'intention de retirer la direction du parti Nidaa Tounes à son fils Hafedh, actuellement numéro 1 de ce mouvement avec le titre de directeur exécutif.

Le site d’information « Maghreb Confidentiel » du 2 novembre fait savoir que « Confronté aux soubresauts à répétition au sein de Nidaa Tounés, Béji Caïd Essebsi réfléchit à en retirer les rênes à son fils Hafedh ».

Il semble que l’intention prêtée à des dirigeants de Nidaa de pousser Hafedh Caïd Essebsi à se présenter à l’élection législative partielle en Allemagne était de lui trouver un point de chute en vue de lui retirer la direction du parti. Mais devant le tollé qu’une telle candidature aurait soulevé, surtout qu’elle posait un problème d’éthique politique du fait que Hafedh n’est pas résident pas de ce pays, le mouvement a dû faire machine arrière.

Bien que Béji Caïd Essebsi, démissionnaire de Nidaa Tounés dès son accession à la magistrature suprême,  ait toujours évité de se prononcer publiquement sur la direction du parti dont il est le fondateur, il ne fait pas de doute que la situation de ce parti le préoccupe. Tout au plus estime-t-il que l’on n’est pas en régime monarchique et que s’il a un héritier biologique, il n’a pas d’héritier politique.

A deux ans des échéances capitales, les élections législatives et présidentielles, une reprise en main de ce parti paraît nécessaire s’il veut envisager de faire partie de la « cour des grands » partis du pays.

Certes un « congrès électif » est programmé pour mettre en place une direction qui bénéficie du soutien des adhérents à ce mouvement, mais sa date est toujours repoussée en attendant une conjoncture plus favorable.

La direction actuelle constituée autour de Hafedh Caïd Essebsi et formée essentiellement de « recrues » met en avant la première place obtenue par le parti dans les intentions de vote calculées par les instituts de sondage d’opinion pour mettre en avant la bonne santé du mouvement, mais ces chiffres restent aléatoires, du fait que depuis les élections de 2014 aucune consultation n’est venue conforter ces hypothèses.

On sait, en effet, que Nidaa Tounes datant de cette époque n’a rien à voir avec celui actuellement en place. Outre des défections individuelles plusieurs partis politiques se réclament de son héritage dont Machrouu Tounés(Mohsen Marzouk), Tounés Awalan(Ridha Belhadj et ses amis), Bani Watani(Saïd Aïdi) et Tariq el-Mostakbal(Tahar Ben Hassine) en plus des membres du bloc national à l’ARP(Mustapha Ben Ahmed).

La constitution en cours d’un front parlementaire dont des députés de Nidaa Tounés font partie malgré les menaces d’exclusion signifiées à leur encontre par l’actuelle direction ajoute encore à la confusion au sein de ce parti.

Dans ces conditions, l’intention qu’on prête au fondateur de Nidaa Tounés d’œuvrer à lui trouver une direction plus consensuelle paraît tout à fait crédible.

RBR

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