Béji Caid Essebsi, cet homme qui « rassure par son âge et son expérience »

Béji Caid Essebsi, cet homme qui    « rassure par son âge et son expérience »

 

Le magazine électronique Orient xxi qui regroupe un ensemble de " journalistes, universitaires, militants associatifs, anciens diplomates qui ont l’Orient au cœur et qui veulent contribuer à une meilleure connaissance de cette région si proche et dont l’image pourtant est si déformée, si partielle » a publié lundi 14 décembre 2015, une longue et pertinente analyse,  sous le titre de « Tunisie, la synthèse de Béji Caïd Essebsi pour le meilleur et pour le pire ».

Signée par Khadija Mohsen-Finan, enseignante et chercheure à l’université de Paris I (Panthéon Sorbonne), elle dresse une sorte de bilan des cinq années de révolution dans un pays « marqué par la personnalité d’un homme de l’ancien régime, Béji Caid Essebsi » qui a tenté au « long de ces années d’établir une synthèse entre conservatisme et réformisme politique, entre laïcité et islam, pour le meilleur et pour le pire ». Cet homme qui a été appelé, le 27 février 2011,  à diriger le troisième gouvernement de transition après la démission de Mohamed Ghannouchi,  à un moment de véritable ébullition, « rassure par son âge et son expérience ». L’auteur ajoute que « dans le contexte de Dans le contexte de 2011, Caïd Essebsi s’inscrit dans la continuité de l’histoire politique de la Tunisie indépendante et se donne pour mission de poursuivre le projet modernisateur de Bourguiba. De son passé bourguibien, l’homme a conservé le goût de l’ordre et de la discipline».

Khadija Mohsen-Finnan analyse toutes les étapes marquées par le sceau de Béji Caid Essebsi, son passage à la Kasbah, la création de Nida Tounes un projet inscrit « dans le prolongement de deux actions qu’ils juge réussies : le projet moderniste bourguibien auquel il a participé en tant que ministre et sa propre mission dans la transition politique de 2011 ».  Ses relations tumultueuses avec Rached Ghannouchi ont été marquées par une hostilité de part et d’autre.  Le divorce est consommé, le temps d’une campagne électorale où « insultes et invectives fusent entre Béji Caïd Essebsi et Rached Ghannouchi. La démarcation devait être claire entre les deux partis pour que chacun d’eux puisse bénéficier du plus grand nombre d’électeurs. Caïd Essebsi lancera : «  Nous, on veut bâtir un État moderne, et non un État du VIIe siècle  ».

Puis la main tendue à Ennahdha et cette amitié qui relie, désormais, les deux Cheikhs. « Alors que le nouveau schéma nécessite un chef du gouvernement fort et doté d’une autonomie réelle, c’est un exécutant qui est choisi par Caïd Essebsi, en accord avec Ghannouchi ».

L'artticle se termine par un éclairage sur la crise de Nida Tounes, « un bateau qui prend de l’eau » et qui «  ne s’explique pas uniquement par les appétits politiques des uns et des autres, ni par un quelconque dysfonctionnement inhérent aux structures. Elle révèle d’abord et avant tout que le chef reste un bourguibien qui n’accepte pas l’émergence d’un pôle autonome au sein du parti. Béji Caïd Essebsi entend contrôler l’exécutif sans en avoir les prérogatives, diriger le parti sans avoir de projet fédérateur, et réhabiliter l’État sans avoir les équipes nécessaires pour le faire ».

Lire l’article de sa source : http://orientxxi.info/magazine/tunisie-la-synthese-de-beji-caid-essebsi-...

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