Bombardement de Sakiet Sidi Youssef : la mémoire d’un peuple ne s’efface pas

Bombardement de Sakiet Sidi Youssef : la mémoire d’un peuple ne s’efface pas

 

Le bombardement de Sakiet Sidi Youssef est une opération menée par l'armée française, dans le cadre de la guerre d'Algérie, sur le village tunisien de Sakiet Sidi Youssef  le 8 février 1958. Ce samedi , 10 h 30 du matin, Sakiet Sidi Youssef, une paisible petite bourgade située à la frontière algéro-tunisienne grouillait de monde, en ce jour férié, qui était également jour de marché au cours duquel sont distribuées les aides aux réfugiés algériens par le Croissant Rouge Algérien et la Croix Rouge internationale., chacun vaquait à ses occupations. En espace de quelques minutes, tout bascula dans l’horreur, un vacarme assourdissant, des explosions...

Le bilan varie entre 72 et 75 morts et 148 blessés

Des corps complètement calcinés, d’autres déchiquetés par les tirs de mitrailleuses. Parmi les bâtiments publics détruits, figurent un poste de la Garde nationale, un poste de la douane, une école primaire, des commerces et des maisons.

En réaction, la Tunisie expulse cinq consuls français qui exercent dans les principales villes du pays, organise le blocus des casernes françaises et met sur pied une visite organisée du village par la presse internationale. Le conflit purement français devient ainsi international puisque la Tunisie porte plainte auprès de l'ONU. Le Conseil de sécurité décide alors une mission de bons offices anglo-américaine.

Si le président du Conseil Félix Gaillard n'avait pas été mis au courant de l'opération, il l'a toutefois couverte a posteriori, argumentant en particulier devant l'Assemblée nationale que l'attaque avait été justifiée par une provocation des rebelles algériens de l'autre côté de la frontière. Face à la polémique, le cabinet Gaillard est renversé par l'Assemblée nationale le 15 avril, les partisans de l'Algérie française évoquant un « nouveau Munich ». Les communistes votent également la censure. Cette crise ouvre ainsi la voie au retour du général de Gaulle au pouvoir et impose, le 17 juin, un accord entre les deux pays stipulant « l'évacuation de toutes les troupes françaises du territoire tunisien à l'exception de Bizerte ».

Depuis, chaque 8 février, la Tunisie et l'Algérie commémorent conjointement cet événement. Cette année, la journée 8 février est une triste date pour les Tunisiens pour deux causes : le bombardement barbare et la commémoration du troisième anniversaire de l'assassinat du leader politique du Front populaire Chokri Belaid.

La mémoire d'un peuple ne s'efface pas, elle demeure à jamais avec lui. Le peuple Tunisien dans sa grande majorité boycotte ces festivités fabriquées par le pouvoir et attend que la vérité sur les assassinats politiques et que les excuses officielles que la France doit au peuple Tunisien sur cette tuerie barbare.

Vidéo sur les bombardements criminels et barbares :

http://www.youtube.com/watch?v=eBWo...

Abdessatar Klai 

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