Boukornine : Un spectacle de JenJoon tourne au cauchemar

Boukornine : Un spectacle de JenJoon tourne au cauchemar

Les événements douloureux survenus dans la soirée du lundi 25 août au théâtre de plein air de Boukornine et dans ses environs continuent de susciter une vive polémique. La cause : l’annulation soudaine du concert du rappeur tunisien JenJoon, ayant conduit à un déferlement de colère parmi les spectateurs.

 Chaos au Théâtre

Le théâtre de Boukornine, loué pour l’occasion par une société privée, devait accueillir un concert très attendu de JenJoon. Mais à la surprise générale, l’artiste a refusé de monter sur scène, dénonçant le non-respect des conditions techniques et sonores convenues à l’avance. En réaction, le public, nombreux dans les gradins, a exprimé sa frustration de manière violente : jets de bouteilles, bris de vitres, mouvements de foule…

Une véritable tragédie a été évitée de justesse, grâce à l’intervention rapide des forces de l’ordre, qui ont permis de contenir la situation.

Une gestion opaque et des responsabilités floues

Cet incident a mis en lumière des dysfonctionnements graves. La location du théâtre à un organisateur privé soulève de nombreuses interrogations :

Qui a autorisé cette utilisation de l’espace public ?

Quelles garanties ont été exigées de la part de la société organisatrice ?

Comment louer un théâtre sans conseil municipal ni autorité municipale en place, comme c’est actuellement le cas à Hammam-Lif ?

Il convient de préciser que ce concert n’était aucunement lié au Festival international de Boukornine, clôturé le 21 août. Cette distinction est essentielle, tant l’image du festival risque d’être injustement ternie.

Festivals officiels concurrencés par des événements privés

En Tunisie, les festivals culturels d’été sont de plus en plus concurrencés par des spectacles organisés en parallèle par des structures privées, souvent dans des théâtres publics comme ceux de Carthage, Hammamet, Bizerte ou Boukornine. Ces initiatives, qui échappent parfois à toute réglementation, visent avant tout la rentabilité, au détriment de la sécurité, de la qualité artistique et du respect des normes.

À l’origine, ces lieux culturels ne pouvaient être loués qu’à des associations sportives, sociales ou caritatives, dans le but de financer leurs activités. L'utilisation commerciale par des sociétés privées à but lucratif était strictement encadrée, voire interdite.

Appel urgent à la régulation

Face à la multiplication des incidents liés aux spectacles privés, il devient urgent pour le ministère de la Culture et les autorités locales de se pencher sérieusement sur ce phénomène. Sans cadre légal clair et respecté, c’est non seulement la sécurité du public qui est menacée, mais aussi l’intégrité du paysage culturel tunisien.

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