CARNEGIE propose un plan pour sauver la Tunisie

 

 

Prévu dans un premier temps le lundi 25 avril, le Forum de la fondation CARNEGIE Endowment for International Peace pour soutenir la transition démocratique en Tunisie, a finalement eu lieu ce mercredi 27 avril 2016 dans un hôtel de Gammarth.

 

Ce report, décidé à seulement quelques jours de sa tenue, est dû semble-t-il au voyage du Chef du Gouvernement Habib Essid en Côte-d’Ivoire puisque ce dernier a préféré assurer lui-même l’ouverture de ce Forum important qui s’est déroulé en présence de quelques politiques tunisiens et étrangers. 

 

Le Forum a représenté une opportunité pour présenter le rapport de la Fondation sur la transition démocratique en Tunisie « entre Dangers et Promesses » et pour exposer les recommandations préconisées par la Fondation afin de sauver l’expérience Tunisienne. 

 

Des recommandations qui ont été présentées par le vice-président de la fondation Carnegie, Marwan Muasher, qui a réalisé ce rapport en collaboration avec Marc Pierini et Alexander Djerassi, lesquels ont longuement étudié la situation en Tunisie et les horizons futurs de notre pays.

 

Dans son allocution où il a salué l’expérience Tunisienne unique, Marwan Muasher a estimé que « Le développement inclusif de la Tunisie et sa détermination dans la lutte contre le terrorisme lui ont valu admiration de toutes parts, mais cinq ans après la révolution, les difficultés internes et les troubles régionaux continuent de handicaper le pays en mettant en danger sa transition démocratique ».

 

Il a ajouté que «Les Tunisiens attendent toujours que leurs doléances sociales et économiques soient prises en compte,  afin de mettre fin à la trajectoire troublante du pays, depuis la révolution de 2011, où la prise en compte des défis socioéconomiques et l’atteinte des objectifs cheminent vers l’adoption d’une nouvelle approche, voire d’un partenariat-cadre visant à conjuguer des actions de réformes tunisiennes et une assistance internationale coordonnée et intensifiée ».

 

Muasher a, par la suite, présenté les recommandations préconisées par ce rapport  pour assurer la réussite de la transition en Tunisie qui, selon lui, est « en panne »: « La Tunisie et ses partenaires internationaux-clés doivent mettre en place un nouveau Partenariat-cadre, sur la base d’engagements réciproques dans cinq domaines pour intensifier leur engagement auprès de la Tunisie et leur assistance en vue de réaliser les priorités urgentes. 

 

Grâce à un soutien international, la Tunisie peut prendre la tête d’un mécanisme de coordination G7+  pour l’assistance économique afin d’encourager la transparence, la responsabilisation et le suivi. 

 

-Redynamiser la sensibilisation du public et lancer un dialogue inclusif avec toutes les parties prenantes sur les politiques publiques et les nouvelles lois, afin que le gouvernement puisse se réengager sur un processus de consultation authentique et rigoureux avec la société civile.

 

-Faire avancer les réformes susceptibles d’être acceptées par le public et lever les obstacles à la croissance économique, particulièrement dans les régions marginalisées, constituera une emprise de taille sur laquelle les acteurs tunisiens et internationaux doivent se concentrer.

 

-Créer un mécanisme rapide de mise en œuvre des projets destinés à encourager le développement économique et social et la création d’emplois, pour transformer les financements nationaux et externes en résultats concrets pour les Tunisiens, particulièrement les jeunes et les communautés lésées ».

 

Le Chef du Gouvernement Habib Essid a, pour sa part, salué la tenue de ce Forum et a indiqué que son gouvernement est prêt à collaborer avec la fondation et à prendre ses recommandations en considération dans le cadre d’un partenariat cadre.

 

Il a indiqué que le gouvernement œuvre pour réussir cette transition et assurer la stabilité du pays. Il a ajouté que les Tunisiens sont conscients qu’ils doivent faire leur part du chemin pour sortir de cette impasse avec l’aide de nos amis étrangers.( voir reportage photos)