Ce n'est certainement pas en Tunisie que Daech a le soutien du peuple !

Ce n'est certainement pas en Tunisie que Daech a le soutien du peuple !
 
 
Le politologue François Burgat et le journaliste Seif Eddine Trabelsi nous livrent leurs analyses sur Daech. Ce fait nouveau depuis peu, en Irak, en Syrie, au Yémen ou au nord du Mali, bénéficie d'une certaine adhésion populaire, qu'elle soit passive ou active. 
 
Comment l'expliquer ? Est-ce le signe d'une radicalisation de cette région du monde ? Autant de questions que les deux hommes se sont posées pour tenter d’élucider un fait réel qui s’est propagé à vive allure partout dans le monde.
 
Il s’agit par-là de rappeler une évidence trop souvent méconnue, qui a nourri paradoxalement la suspicion systématique des Occidentaux à l’égard des gros bataillons du « printemps arabe », justifiant leurs atermoiements et leurs contre-performances que ce soit en Syrie ou ailleurs. 
 
La Tunisie a su pour sa part su se prémunir de cette dérive, où le 7 mars dernier, des groupes de combattants en majorité tunisiens, arrivés pour certains de la Libye, ont cru qu’ils allaient pouvoir réitérer à Ben Guerdane le scénario triomphal de Ramadi, tombée aux mains de moins de 150 combattants en mai 2015, ou de Mossoul où l’armée irakienne avait fui en juin 2014 devant 450 assaillants salués par la population comme autant de "libérateurs".
 
Ils prévoyaient trouver une ville prête, sinon à les ovationner, du moins à contribuer passivement à l’écroulement de l’appareil de sécurité. Il n’en a rien été, bien au contraire. D’abord parce que l’armée était loin de s’effondrer, mais surtout parce que la population a clairement signifié que son camp n’était pas celui des djihadistes.
 
Leur échec a certes été dû à l’arrestation prématurée de deux d’entre eux, repérés dès leur entrée sur le territoire tunisien, et de l’impossibilité dans laquelle se sont trouvés leurs complices de les rejoindre avec un armement plus conséquent.
 
 

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