Ces ONG qui commencent à agacer, réponse du collectif

Ces ONG qui commencent à agacer, réponse du collectif

Nous avons reçu du collectif des ONG la réponse suivante que nous publions sans commentaire.

Suite à la parution de votre article intitulé «Ces ONG qui commencent à agacer » du 8 juillet 2015  à l’égard du collectif d’ONG auteur de la lettre ouverte en faveur d’une loi antiterroriste alliant les impératifs de la sécurité nationale à ceux du respect des droits humains, nous souhaitons faire usage de notre droit de réponse et préciser les éléments suivants:

-Nos organisations reconnaissent que l’État tunisien a la responsabilité de protéger tout individu contre des actes de violence perpétrés sur son territoire et de traduire en justice les auteurs de ces actes. Cependant, le collectif maintient que le combat contre le terrorisme devrait être fondé sur le respect des droits de l’homme et la primauté du droit.  

-Indépendamment du dernier attentat de Sousse, événement tragique et fermement dénoncé par le collectif, l'agenda politique a nécessité une prise de position de la société civile sur le projet de loi anti-terroriste soumis au vote le 25 juillet prochain devant l'ARP. Les recommandations formulées à l’égard des députés, loin d’être des « ordres », ont eu pour unique but de garantir l'adoption d'un texte respectant les normes internationales, notamment la présomption d'innocence et le droit au procès équitable, et de prévenir ainsi des possibles abus qui pourraient toucher toute  personne se trouvant sous la juridiction des autorités tunisiennes.

-Dans le cadre de leur mission de défense des valeurs universelles des droits humains, dans le strict respect de leur mandat et de leur rôle au sein d’une société fondée sur l’état de droit, les organisations signataires ont publié une lettre ouverte en trois langues et adressée aux représentants du peuple. Par souci de transparence, cette lettre a été diffusée à l’ensemble des médias tunisiens et étrangers. Il ne s’agit donc pas d’une tentative d’influence « sous-terraine »  mais d’une initiative franche et ouverte ayant pour objectif de sensibiliser l’opinion publique quant à la nécessité de respecter les droits humains et d’alerter les décideurs par rapport aux dérives potentielles que la proposition du texte de loi en l’état actuel, peut engendrer.

-Le collectif prend note des critiques portant sur la légitimité de la société civile internationale à exprimer son point de vue. Cependant, il considère que le maintien d’un débat public concernant la lutte contre le terrorisme est d’autant plus important que les autorités tunisiennes semblent détenir des pouvoirs étendus pour restreindre la liberté d’expression et d’association suite à l’imposition de l’état d’urgence le 4 juillet.