Chahed: la Tunisie a encore du chemin à faire en matière des droits de l'homme

Chahed: la Tunisie a encore du chemin à faire en matière des droits de l'homme

Le chef du gouvernement Youssef Chahed a reconnu que la Tunisie "a encore du chemin à faire en matière des droits de l'homme", dont notamment la traduction dans les faits des lois et l'implantation des autres organes constitutionnels, telle que la Haute instance aux droits de l'homme.

Chahed qui s'exprimait lundi soir en marge d'une cérémonie commémorative du 70e anniversaire de la déclaration universelle des droits de l'homme, organisée à la cité de la culture à Tunis, s'est déclaré "fier" pour ce qui a été accompli en Tunisie depuis la révolution de 2011 grâce à la Constitution de la Seconde République qui a consacré les droits et libertés, l'indépendance du pouvoir judiciaire, la liberté de la presse, les droits des minorités, ainsi qu'un système législatif pour lutter contre la violence à l'égard des femmes et contre la discrimination raciale.

Le chef du gouvernement a souligné la nécessité de prendre conscience de l'importance de ces acquis qui ont conforté l'image de marque de la Tunisie sur la scène internationale, insistant sur la sauvergarde et le renforcement du système des droits de l'homme dans notre pays.

A propos de la décision du tribunal militaire de classer la plainte présentée par le secrétaire général du parti de Nidaa Tounes, Slim Riahi, sur une présumée conspiration contre la sécurité intérieure du pays fomentée par le chef du gouvernement, le directeur général de la sécurité présidentielle et d'autres parties, Youssef Chahed a simplement indiqué qu'il n'était pas au courant de cette décision.

Dans une allocution prononcée lors de la célébration de la Journée internationale des droits de l'homme, il a réaffirmé la ferme détermination du gouvernement à promouvoir la protection de tous les droits de l'homme et à honorer tous ses engagements dans ce domaine afin de réaliser les aspirations légitimes à un Etat de droit, à des institutions et à une bonne gouvernance.

"Nous croyons en Tunisie que les droits économiques, sociaux et culturels font partie intégrante de la vision de l'État sur le système des droits de l'homme", a-t-il déclaré. "Le gouvernement réaffirme de ce fait que ces droits ont le même caractère d'engagement que les droits politiques et civils", a-t-il souligné.

Il a également réaffirmé sa détermination à continuer de renforcer le système de coopération avec le système des Nations Unies pour sauvegarder les droits de l'homme en Tunisie et soutenir les efforts de la communauté internationale pour servir les questions de droits de l'homme et en consacrer les principes dans le monde.

Pour sa part, le président du Conseil supérieur de la magistrature, Youssef Bouzakher, a souligné que la justice sous tous ses aspects "était au centre des droits de l'homme, en particulier de la justice judiciaire en ce qui concerne l'application du droit aux fins de l'équité et de la sécurité de la communauté, par le biais également de la lutte contre toutes les formes de terrorisme et de corruption et en garantissant le droit pour tous à un procès équitable".

"L’une des tâches de la justice consiste notamment à éliminer le legs des graves violations des droits de l’homme afin de parvenir à la réconciliation nationale, sans ressentiment ni représailles", a-t-il fait valoir, soulignant qu’il est important de rétablir la confiance dans le système de justice dans le cadre d’une autorité indépendante qui protège le droit et la liberté.

De son côté, le Coordonnateur résident des Nations Unies en Tunisie, Diego Zorrilla, a salué les initiatives "courageuses" de la Tunisie dans le domaine des droits de l'homme, soulignant les réalisations sur le terrain, telles que la promulgation d'une loi contre la discrimination raciale et l'adoption d'un projet de loi sur l'égalité des héritages.

Il a appelé à prendre de nouvelles mesures pour promouvoir ces droits, en s'engageant à aider la Tunisie et à soutenir ses efforts pour améliorer les conditions économiques et sociales de ses citoyens et parvenir à un développement global.

Le discours du Haut-commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Michelle Bachelet, diffusée sur Internet, a mis l'accent sur la nécessité de mieux respecter les droits de l'homme, de garantir l'accès à la justice et de s'opposer à quiconque violerait ces droits.

La cérémonie, organisée en coopération avec les organes des Nations Unies en Tunisie et le gouvernement tunisien, a réuni des membres du gouvernement, plusieurs ambassadeurs accrédités à Tunis, des représentants d'organisations nationales et internationales et des figures des droits de l'homme.

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