Chawki Tabib : Nidaa Tounes et Ennahdha ne soutiennent pas la guerre contre la corruption

Chawki Tabib : Nidaa Tounes et Ennahdha ne soutiennent pas la guerre contre la corruption

 

Dans une interview accordée au journal en ligne le point.fr, Chawki Tabib, le président de l’Instance nationale de lutte contre la corruption(INLUCC), n’a pas, comme d’habitude, mâché ses mots en parlant d’un « système qui pille l'économie nationale depuis des décennies, un système qui perdure et qui menace les comptes de la Tunisie ». Il a précisé que la campagne contre la corruption « n’a pas commencé fin mai, mais du temps de Ben Ali ». Il a souligné qu’on a enregistré « des avancées significatives ». Et même s’il est encore tôt de parler de bilan après seulement deux mois, Tabib évoque « deux bilans à faire. Celui de l'effort national de la lutte contre la corruption que je qualifie de positif même si on a perdu beaucoup de temps. Lorsque vous avez quelqu'un qui a un cancer, la première étape est qu'il en soit conscient et qu'il accepte d'être soigné. Cette étape, nous l'avons franchie. Je peux vous assurer que jusque début 2016, certains ministres se sont permis de me contredire de façon violente, genre « le président de l'Instance exagère lorsqu'il s'attaque aux cadres et aux compétences de l'administration, lorsqu'il parle de la malversation dans les marchés publics, les douanes… ».

Quant au chef du gouvernement qui a été le premier à avoir signé « la stratégie nationale de lutte contre la corruption qui trainait dans les bureaux depuis 2012 », il n’est pas soutenu par les deux grands partis, Nidaa Tounes et Ennahdha. D’ailleurs, il se pose des questions sur la capacité et le courage de Youssef Chahed de continuer sur cette voie. « Qui a intérêt à semer le doute sur Youssef Chahed ? Les corrompus. Si Chahed jette l'éponge parce qu'il ne se sent pas soutenu, nous l'aurons sur la conscience », s’est –il demandé.

Mais « si on fait le bilan des principaux partis politiques au pouvoir en matière de lutte contre la corruption, c'est zéro résultat. On ne les entend jamais sur le sujet de la corruption. Jamais. Ils sont derrière toutes les entraves envers l'INLUCC. Ils ne veulent pas d'une instance indépendante de lutte contre la corruption. Le loup est dans la bergerie », a-t-il affirmé. « Les deux grands partis doivent assumer leur choix et expliquer pourquoi nous avons tort de lutter contre la corruption. J'ai des doutes, j'aimerai qu'ils soient dissipés ».

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