Comment Bourguiba avait empêché Carlos d’atterrir à Tunis Carthage avec les ministres de l’OPEP en otages

Comment Bourguiba avait empêché Carlos d’atterrir à Tunis Carthage avec les ministres de l’OPEP en otages

 

La prise spectaculaire des ministres du pétrole de l’Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole(OPEP) à Vienne en Autriche, le 21 décembre 1975, est restée dans les annales comme l’un des plus grandes opérations jamais réalisées dans l’histoire. L’opération est menée par six personnes dont Anis Naccache, Gbariele Krovher-Tidemann et Hans-Joachim Klein, dirigées par le fameux Ilich Ramirez Sancez, le vénézuélien, plus connu sous le nom de Carlos. Commanditée par le Colonel Libyen Moammer Kadhafi, pour punir l’OPEP et l’Arabie Saoudite qui «a largement bénéficié de contrats juteux venant de grandes compagnie internationales » et son puissant ministre Cheikh Zaki Yamani à qui le guide « reprochait de feindre son engagement envers la solidarité arabe ».

Carlos qui git actuellement dans une prison française depuis le 14 août 1994, après avoir été livré par les autorités  soudanaises, a été condamné par deux fois à perpétué. Dans un livre intitulé « Le monde selon Carlos » sorti en France au mois de mai dernier, l’auteur, un certain Lazlo Liskai, retrace les événements marquant de l’histoire de cet homme qu’on appelle « le Chacal » et dont Jeune Afrique a publié quelques morceaux dans son dernier numéro(2946 du 25 juin au 1er juillet 2017).

Membre du Front populaire de libération de la Palestine, Carlos s’est distingué par ses coups spectaculaires dont la prise d’otages des ministres de l’OPEP, prenant 66 personnes en otages.

Après avoir libéré 14 personnes, il se dirige avec les 42 autres vers Alger où il « entre en pourparlers » avec les autorités algériennes dont le ministre du pétrole fait partie des otages. Abdelaziz Bouteflika, à l’époque ministres des affaires étrangères, conduit les négociations en compagnie de son collègue le ministre de l’intérieur et le directeur de la sûreté générale. Ils obtiennent la libération des ministres non arabes.

Carlos qui voulait partir à Bagdad devait attendre l’arrivée d’un Boeing 707 dépêché par les autorités saoudiennes, décida d’atterrir à bord du DC-9 à l’aéroport Tunis Carthage. Pas question, répliqua alors le président Habib Bourguiba qui ne voulait pas de ce « bras de la révolution arabe sur le sol tunisien ». Pour empêcher le survol du territoire national et l’atterrissage de cet « hôte » encombrant, il donne des ordres pour « couper l’électricité dans toute la région ». Carlos fut alors obligé de changer de direction pour aller à tripoli puis à Aden où les otages furent libérés encontre partie d’une forte rançon dont il s’est appropriée une bonne partie. Mais il fut exclu du FPLP, pour la non-exécution de deux dirigeants de l'OPEP : le ministre des finances d'Iran, Jamshid Amouzegar et le ministre saoudien du pétrole Ahmed Zaki Yamani.

B.O

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