Cour des comptes: Le poids des pages Facebook dans l'élection de Kais Saied
« À plusieurs reprises déjà, Facebook a démontré pouvoir agir directement sur les comportements électoraux de ses utilisateurs. Ce pouvoir pouvant amplifier l'influence de n'importe quelle institution prête à l'utiliser », ont déjà expliqué plusieurs experts. Il ne faut donc pas sous-estimer son impact sur les élections.
« Le poids des réseaux sociaux a été gigantesque » au cours de l’élection américaine. Ce qui a contraint Facebook à multiplier les mesures afin de limiter la diffusion de fausses informations et à bannir les publicités politiques le soir de l’élection.
Les Tunisiens ne sont pas du reste. La campagne présidentielle a connu une forte mobilisation des Tunisiens sur les réseaux sociaux. Plusieurs pages ont été créées pour soutenir un candidat et détruire d’autres dont beaucoup ont été hébergées en dehors du pays.
Le rapport de la Cour des comptes présenté au cours d’une conférence de presse tenue hier, a démontré que tous les candidats ont eu recours aux réseaux sociaux avant et au cours de la campagne électorale. Et il s’est avéré que les candidats qui sont arrivés en tête du premier tour sont ceux qui ont été le plus soutenus par de pages Facebook non officielles. Bien mieux, Kais Saied qui a été élu haut la main au second tour est celui qui a bénéficié du plus grand nombre de pages, 30 au total répartis sur neuf pays dont la Tunisie. Avec 3.045.466 abonnés, ces page étaient administrées par 85 personnes en Tunisie, 24 en France, 3 en Arabie Saoudite, 2 aux Etats Unis d’Amérique, et un seul administrateur en Turquie, Allemagne, Canada et en Chine.
Nabil Karoui qui a accédé au second tour a été soutenu par trois pages seulement comptant 587.613 abonnés et administrés par 35 personnes en Tunisie, 2 en Roumanie et un seul administrateur en Tchécoslovaquie.
Le tableau suivant traduit cette tendance :
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