CPHIA 2023: "Préparation à une pandémie et mécanismes de financement résilients pour l’Afrique"

CPHIA 2023: "Préparation à une pandémie et mécanismes de financement résilients pour l’Afrique"

"Préparation à une pandémie et mécanismes de financement résilients pour l’Afrique", tel fut l'un des thèmes des séances plénières consacrées à cette deuxième journée de la CPHIA 2023 sur la santé publique en Afrique qui se tient dans la capitale zambienne.

On le sait, le continent africain continue à faire face à des pandémies qui mettent à mal son économie et son développement. Mis à part le Covid qui a été extrêmement impitoyable, d'autres pandémies ont, au cours de ces dernières années, terriblement affecté le continent, à l'instar du chikungunia, l'ébola, la dengue. Pour limiter ces pathologies, l'Afrique se doit de créer un modèle de financement et un système de surveillance pour répondre, détecter et réduire, autant que faire se peut, la propagation de ces maladies, dont certaines ont une contamination et une mortalité extrêmement rapides.

L'objectif de cette séance plénière a été de mesurer l'importance de la réponse rapide pour gérer ces maladies, identifier les synergies, diagnostiquer les maladies à haut risque et revoir les mécanismes de financement et de riposte aux maladies. 

A cette occasion, le Docteur Sabin Nsanzimana, ministre de la Santé du Rwanda, a insisté sur la nécessité de développer les traitements et vaccins pour stopper les pandémies à travers la collaboration, le partage des données de laboratoire ainsi que la mise en place d'outils adéquats. Parmi lesquels le leadership (science), la communauté des médias (pour atteindre plus de monde), plus de financement.

Cette situation est d'autant plus urgente que l'Afrique est la zone la plus vulnérable face aux maladies infectieuses. Selon le Dr Marawi, au cours des 30 dernières années, 30 nouvelles pathologies ont vu le jour dont 75% sont d'origine animale. Raison de plus pour que l'Afrique développe davantage ses capacités de riposte en augmentant les investissements et en travaillant ensemble à mettre en place les mécanismes adéquats.

Pour sa part, le Dr Matshidiso Moeti du Botswana, première femme à occuper le poste de directrice régionale de l'OMS pour l'Afrique, estime que la récurrence des maladies et les effets du changement climatique pèsent de lourdes menaces sur la capacité de riposte. Selon elle, l'OMS a lancé cette année un plan d'action d'urgence stratégique pour s'assurer que les pandémies soient désormais mieux gérées. En filigrane, l'objectif est de promouvoir la capacité de riposter aux urgences en mettant en place de réelles systèmes de santé. Ce qui est dommageable selon elle, c'est que l'Afrique est toujours la dernière à accéder aux vaccins. Ainsi donc, après cette dernière pandémie, l'Afrique doit être autonome et prendre en charge sa destinée. 

Renforcer la coopération régionale

Pour cela, il est opportun de renforcer la coopération régionale, se rassembler pour un objectif unique, établir une coordination entre les nations malgré les inégalités et mettre en place une approche continentale à même de permettre d'allouer des ressources et aider le voisin en cas de difficulté.

Le Dr Jean Kassea, DG CDC Africa, pour sa part, ajoute que nos économies ont été durement touchées par la pandémie, ce qui affecta notre capacité de riposte qui en a pris un sacré coup. D'où l'idée de la création du "Fonds de lutte contre les épidémies en Afrique" qui devrait être approuvé en février 2024. D'ores et déjà cinq chefs d'Etat du continent ont déjà donné leur accord de participation.

Le Dr Pascal Ondowa a, quant à lui, évoqué les approches innovatrices dans la détection rapide des pathologies, à l'instar du test de diagnostic rapide qui a donné ses résultats pour la détection de maladies comme le covid, le choléra, l'ebola, la dengue...

Le Dr Gwen Mwaba, directeur de finance à Afreximbank, s'est étalée sur l'intervention de sa banque durant la pandémie. Reconnue par la Revue internationale Global Trade Review (GTR) comme leader du commerce pour le soutien à la lutte contre la pandémie, la Banque africaine d’Import-Export (Afreximbank) a également été classée par Global Finance Magazine, dans sa liste des meilleures banques d’investissement de 2021, comme la meilleure banque offrant des solutions de financement en temps de crise en Afrique dans la lutte contre la pandémie de Covid-19.

Ces distinctions sont le fruit des mesures rapides prises par Afreximbank au tout début de la pandémie, avec le lancement en mars 2020 de son Dispositif d’atténuation de l’impact de la pandémie sur le commerce (PATIMFA) et, en novembre de la même année, de la Facilité collaborative de riposte à la pandémie de COVID-19, dotée de 1,5 milliard de dollars US. Dispositif qui a permis d'atténuer et de gérer les effets économiques, financiers et sanitaires de l’épidémie de coronavirus sur le continent. 

De notre envoyé spécial à Lusaka :Oumar Diagana 

Votre commentaire