Crash d’un avion A320: Cinq suicides de pilotes en vol avérés ces vingt-cinq dernières années

 Crash d’un avion A320: Cinq suicides de pilotes en vol avérés ces vingt-cinq dernières années


Selon les premières informations divulguées par les enregistrements de la boîte noire et dévoilées ce jeudi en conférence de presse par le procureur de la République de Marseille Brice Robin, le copilote de l’A320 de Germanwings, Andreas Lubitz, se trouvait seul dans le cockpit mardi au moment du crash et avait «une volonté de détruire cet avion».

Ses mobiles étaient-ils personnels, politiques ou religieux? A ce stade «rien ne permet de dire qu'il s'agit d'un attentat terroriste», a indiqué le procureur. «Quand on se suicide on est seul» a-t-il également indiqué. Si avancer la piste du «suicide» ou de «l'attentat suicide» à ce stade de l'enquête est donc délicat,  cela reste toutefois aujourd’hui les hypothèses les plus sérieuses.

«En tant que pilotes, on est aussi fouillé avant accéder à l’avion, mais il ne faut pas oublier que quand on est aux commandes, on fait ce qu’on veut! Si un pilote veut se suicider, il le peut», confiait jeudi matin à 20 Minutes un pilote d’Air France. «Nous avons cinq cas de suicide avérés sur les 25 dernières années», rappelait mercredi à 20 Minutes l’expert en accidentologie aérienne Ronan Hubert.

Le 9 février 1982, le pilote d'un DC-8 de la Japan Airlines a mis son appareil en piqué au moment de l'atterrissage près de Tokyo et s'écrase, faisant 24 morts. L'enquête a conclu à une crise de folie suicidaire.

Le 21 août 1994, un pilote de la Royal Air Maroc assurant la liaison avait ainsi débranché le pilote automatique avant de piquer au sol et de s'écraser, tuant les 44 personnes présentes à bord. La presse avait alors évoqué «des problèmes de cœur».

Le 19 décembre1997, c'est un Boeing de la compagnie singapourienne Silkair qui s'écrase entre Jakarta en Indonésie et Singapour, faisant 104 victimes. L'appareil avait plongé en moins d'une minute s'était disloqué en vol. L'enquête avait conclu à un suicide, l'enregistreur de voix dans le cockpit avait été volontairement débranché. Selon les experts américains en charge de l’enquête cités par la BBC, le pilote était confronté à d’importantes dettes liées à des opérations de spéculation financière et aurait été réprimandé à plusieurs reprises par sa hiérarchie au sein de la compagnie avant le crash.

Le 13 novembre 1999, un Boeing d'Egyptair assurant la liaison entre Los Angeles et le Caire avec une escale à New York s'écrasait dans l'océan Atlantique en faisant 217 victimes. Avant l'impact, le copilote aux commandes, seul dans le cockpit, avait répété à plusieurs reprises «Je m'en remets à Dieu». Selon des sources proches de l’enquête il se serait agi d’un «acte de vengeance»: «Gamil el-Batouty avait été réprimandé pour des écarts de comportements sexuels et le dirigeant qui l’avait informé qu’il ne pourrait plus assurer de liaisons avec les Etats-Unis était à bord de l’avion», rapportait The Guardian.

Plus récemment, le 29 novembre 2013, le vol TM470 de la Mozambique Airlines assurant la liaison régulière entre Maputo au Mozambique et Luanda, en Angola s’était écrasé tuant ses 30 passagers. Selon les enquêteurs, le capitaine Dos Santos Fernandes s’était enfermé dans le cockpit, avait volontairement modifié les paramètres de vitesse et d’altitude de l’appareil, avait ignoré les signaux d'alerte et d’empêcher le copilote de rentrer dans le cockpit dans les instants qui ont précédé le rash de son Embraer 190.

Jusqu’à présent aucun de ces suicides présumés ne s’était produit  avec une compagnie occidentale. «En Europe, les pilotes disposent de bonnes conditions de travail, pilotent des avions fiables… Ce serait très surprenant», expliquait mercredi Ronan Hubert.(20minutes.fr)

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