Crise libyenne : le conseil de sécurité soutient l’accord de Skhirate et appelle à ne plus soutenir les institutions parallèles

Crise libyenne : le conseil de sécurité soutient l’accord de Skhirate et appelle à ne plus soutenir les institutions parallèles

 

Le Conseil de sécurité de l'ONU a apporté le 23 décembre son soutine au gouvernement libyen d'union nationale prévu par un accord conclu la semaine dernière à Skhirate au Maroc dans l'espoir de contrer la montée de Daesh dans ce pays et d'y juguler l'émigration vers l'Europe.

La  résolution « salue la signature le 17 décembre de l'accord politique libyen de Skhirate et aux pays membres d'aider le futur gouvernement d'entente nationale qui sera basé à Tripoli à restaurer la stabilité en Libye ».

Pour l'ambassadeur britannique Matthew Rycroft, qui a présenté la résolution, le Conseil a donné ainsi "un signe fort de son engagement en faveur de la souveraineté, de l'intégrité territoriale et de l'unité" du pays.

La résolution qualifie le gouvernement d'union de « seul gouvernement légitime de Libye » et le Conseil « se déclare résolu à l'appuyer ».

Le texte demande au Conseil de la Présidence, créé par l'accord inter-libyen, de « s'employer dans un délai de 30 jours » à composer le nouveau cabinet et à mettre en place les « dispositions de sécurité » nécessaires.

Dès que ce gouvernement sera opérationnel, soulignent des diplomates, il pourra demander de l'aide pour combattre les jihadistes de l'EI, qui ont pris pied en Libye, et pour juguler l'émigration vers l'Europe à partir de ce pays.

Selon M. Kobler, le gouvernement doit d'abord « organiser la lutte contre l'EI entre Libyens » avant de demander une aide étrangère.

Le Conseil invite les Etats membres de l'ONU à « prêter un concours actif au nouveau gouvernement en vue de vaincre le groupe de Daesh, Ansar Al-Sharia et les autres groupes extrémistes alliés à Daesh ou Al Qaida et opérant en Libye.

Selon des diplomates, il pourra s'agir d'une assistance logistique, en armement, renseignement ou formation, voire de frappes aériennes contre des positions de l'EI.

Chaque pays décidera, seul ou dans le cadre d'une coalition, de son soutien. Il ne sera pas nécessaire d'adopter une résolution de l'ONU si la demande émane du gouvernement légitime libyen.

Selon M. Kobler, ce gouvernement pourra « demander des exemptions à l'embargo sur les armes » imposé par l'ONU à la Libye car "l'armée régulière a besoin d'armes" pour combattre l'EI.

Il pourra aussi inviter l'Union européenne à étendre aux eaux territoriales et aux côtes de la Libye l'opération navale qu'elle a déployée en haute mer pour intercepter les navires chargés de migrants et lutter contre les réseaux de passeurs.

L'Europe cherche à juguler un flot d'immigrants sans précédent depuis la Seconde guerre mondiale.

Après des mois de négociations, des hommes politiques, représentants de la société civile libyenne et membres des deux Parlements rivaux ont signé jeudi à Skhirat (Maroc) un accord parrainé par l'ONU.

Les présidents des deux Parlements sont toutefois opposés au texte et préfèrent un accord alternatif inter-libyen signé début décembre à Tunis.

La résolution demande aux pays de la région de ne plus soutenir ces « institutions parallèles » et aux milices libyennes de « respecter l'autorité » du gouvernement d'union.

Source AFP

 

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