Crise sanitaire : L’avons-nous échappé belle ! Que faire maintenant ?

 Crise sanitaire : L’avons-nous échappé belle ! Que faire maintenant ?

 

L’avons-nous échappé belle ? Alors que la crise sanitaire consécutive à la propagation du Covid-19 entre dans son cinquième mois et qu’elle concerne quasiment l’ensemble de l’humanité partout sur la planète Terre, l’inquiétude laisse la place peu à peu au soulagement prudent, précautionneux même. Le monde respire enfin car il voit la lumière au bout du tunnel.

Après avoir mis plus de la moitié de l’humanité en confinement quasi-total avec interdiction de quitter le domicile sauf pour des raisons impérieuses, la plupart des pays du monde commencent à envisager et à appliquer un dé-confinement progressif, graduel. Pourtant est-on en voie de tourner une des pages les plus sombres de l’histoire de l’humanité ?

Certains spécialistes craignent une deuxième vague qui risque d’être encore plus meurtrière, alors que d’autres parmi lesquels le célèbre infectiologue français, le controversé Didier Raoult prévoient une extinction du virus qui deviendrait une grippe saisonnière plus ou moins virulente.

Des mois durant, partout on a égrené quotidiennement le bilan macabre des décès des suites de ce virus et le constat ne fait pas de doute, les pays les plus développés ont subi les pertes les plus lourdes. A croire qu'il s'agit de maladie des pays riches?!

Première puissance du monde, les Etats Unis d’Amérique ne sont pas loin d’atteindre le chiffre fatidique de 100.000 morts. Ils sont suivis par les quatre pays européens les plus touchés, à savoir dans l’ordre la Grande Bretagne, l’Italie, la France et l’Espagne dont les pertes tournent à ce jour autour de 30.000 morts chacun. Aucune explication n’a été donnée à cette réalité et il est trop tôt pour envisager des hypothèses.

Des raisons environnementales pourraient-elles expliquer cette situation ? Ou bien est-elle en rapport avec l’allongement de la vie puisque dans les pays mentionnés, l’espérance de vie est la plus longue. Mais elle est encore plus longue dans un pays asiatique comme le Japon sans que les pertes en vie humaine ne soient des plus élevées.

Même en Chine, le foyer d’origine du virus, le nombre des décès n’a pas été des plus catastrophiques si on s’en tient aux chiffres officiels largement contestés.

Lorsque le virus a atteint l’Afrique sub-saharienne, des craintes se sont faites jour quant à une possible explosion de la pandémie. Certains observateurs ont même prévu une catastrophe humanitaire de grande portée, surtout que l’infrastructure sanitaire dans les pays du continent est rudimentaire et que les gestes barrières comme la distanciation physique qui ont fait leur preuve dans les pays développés ne sont pas envisageables en Afrique ni dans les rues, encore moins dans les moyens de transport.

Jusqu’ici le bilan est plutôt supportable. Le pays le plus touché est l’Algérie avec 470 morts pour 4997 cas confirmés (à la date du 6 mai 2020) suivie de près par l’Egypte qui en compte à la même date 452 pour 7201 cas confirmés. Le Maroc est en 3ème position avec 183 décès pour 5408 cas confirmés.

 Pour l’Afrique sub-saharienne, hormis l’Afrique du Sud qui compte 148 morts pour 7572 cas confirmés, les autres pays les plus touchés n’ont enregistré qu’au plus une centaine de morts comme c’est le cas au Cameroun (108 décès pour 2265 cas déclarés) et au Nigéria (98 décès pour 2265 cas déclarés)

Certes en Afrique on n’a pas procédé aux tests massifs tels qu’ils sont recommandés par l’Organisation mondiale de la Santé, mais rien ne laisse suggérer que les contaminations sont autrement plus élevées et les pertes dépassent les chiffres officiels publiés. De toute manière les structures sanitaires n’ont pas été saturées comme on pouvait le craindre.

Cela n’a pas empêché la plupart des pays à contraindre leur population au confinement sanitaire total, rarement scrupuleusement respecté.

D’ailleurs ce confinement a-t-il été la bonne solution. Il n’y en pas eu d’autre pour freiner la propagation du virus, nous a-t-on dit à juste titre. Car c’est l’être humain qui porte le virus et le dissémine et plus il bouge plus il infecte ses semblables et de proche en proche ce sont des milliers de personnes contaminées dont une grande partie doit être prise en charge par les structures sanitaires, lesquelles malgré tous les efforts ne peuvent que déplorer des morts, généralement parmi les personnes âgées ayant des comorbidités, c’est-à-dire des troubles associés à une maladie déjà diagnostiquée.

Mais le confinement a un prix et il est élevé, puisque l’économie et la vie en société sont mises à l’arrêt avec les effets néfastes que cela induit ou comporte. Particulièrement au niveau de l’emploi et de toutes les sources de revenu. Outre le fait que cela peut engendrer de l’angoisse, de la violence et autres troubles du comportement. Sans parler des dysfonctionnements provoqués au niveau de la socialisation et qui sont la conséquence de l’arrêt du rythme scolaire et universitaire et de toutes les formations en cours.

Evidemment cette situation ne peut pas perdurer à l’infini et il est impérieux d’en sortir et le plus vite serait le mieux. Certes les raisons impérieuses de santé doivent prévaloir mais cela ne doit pas empêcher d’envisager les voies menant au même résultat sans avoir à en payer le coût élevé de l’arrêt des activités économiques essentielles pour la vie de l’être humain. Parmi lesquelles figurent bien sûr les gestes barrières que sont le lavage des mains et la distanciation physique mais auxquels s’ajoute désormais le port des masques devenus une nécessité incontournable.

Pour la Tunisie, la crise a été dans l’ensemble bien gérée. Non seulement les chiffres en témoignent mais c’est surtout la bonne tenue des structures hospitalières qui en donne la preuve. La situation est désormais sous contrôle nous dit-on puisque le chiffre des personnes guéries dépasse et de loin celui des décès, de plus, le R-zéro c’est-à-dire le nombre moyen de personnes qu’une personne contaminée peut infecter est descendu au-dessous de un. La maitrise serait confirmée s’il se stabilise en deçà de 0,5.

Selon des chiffres dont on veut bien croire qu’ils sont justes, cette gestion a permis d’éviter à notre pays 25000 cas avérés de Covid-19 et un millier de morts. Personne ne nous a expliqué ces chiffres mais on peut bien comprendre qu’il s’agit de modélisations mathématiques et algorithmiques scientifiquement bien fondées.

Toutes ces données sont plutôt rassurantes, mais la prudence doit être encore de mise avant de décider la levée du confinement prévue normalement autour du 14 juin 2020 si tout va bien. Un retour en arrière est toujours possible, nous dit-on si les paramètres mis en place ne sont pas respectés. C’est d’ailleurs le même son de cloche partout.

La santé a été le souci majeur jusqu’ici et cela est indiscutable car il s’agit du bien le plus précieux dont l’humain peut se prévaloir. Maintenant que l’épidémie est en train de s’éteindre comme beaucoup l’espèrent, il faut se préoccuper de l’économique et du social et ça c’est une autre histoire.

RBR

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