De la prison requise contre l’ancien ambassadeur de France en Tunisie

De la prison requise contre l’ancien ambassadeur de France en Tunisie

 

Les Tunisiens se rappellent certainement de l’ancien ambassadeur de France à Tunis, Boris Bouillon entre février 2011 et août 2012. Nommé par l’ancien président Nicolas Sarkozy dont il était un proche conseiller, pour « superviser » la transition en Tunisie, il « s’est fait remarquer par ses maladresses ». Il a été muté  auprès de la délégation française à New York jusqu'au 22 novembre 2016, date de son rappel par le quai d'Orsay en vue d’une mesure de suspension. Il fait en 2017 l'objet d'un procès pour « blanchiment de fraude fiscale », « faux et usage de faux », « abus de biens sociaux » et « manquement à l’obligation déclarative de transfert de capitaux ».

Son procès s’est ouvert mardi 23 mai. La justice française a requis 18 mois de prison avec sursis et l'interdiction pour cinq ans de toute activité dans la fonction publique contre l'ancien ambassadeur Boris Boillon, jugé pour avoir transporté clandestinement 350 000 euros et 40 000 dollars d'argent liquide.

Le parquet du tribunal correctionnel de Paris a aussi demandé la confiscation de la totalité de l’agent saisi lors d’un contrôle douanier à la gare du Nord à Paris le 31 juillet 2013. La loi impose en effet de déclarer tout transport d’espèces de plus de 10 000 euros dans l’Union européenne.

Le procureur Nicolas Baïetto a fustigé « l’arrogance » de l’ancien ambassadeur de France en Irak et en Tunisie. Le diplomate a vu dans l’action des douaniers et des enquêteurs un « acharnement » ou un « complot » contre lui, n’exprimant à l’audience que des « regrets nombrilistes ».

« Où est le scandale d’État quand on découvre des sommes transportées de manière illicite ? Le scandale est dans le fait que M. Boillon, aujourd’hui encore, a beaucoup de peine à intégrer la notion de conflit d’intérêt, a déclaré Nicolas Baïetto.

« Je vous demande de lui interdire de reprendre des activités diplomatiques », a demandé le procureur, soulignant « l’incompatibilité totale » entre les faits reprochés et la nécessaire « probité des représentants de l’État ».

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