Déchets plastiques : Une application plus ferme des lois est une urgence absolue, selon des experts

 Déchets plastiques : Une application plus ferme des lois est une urgence absolue, selon des experts

Une application plus ferme des lois visant à réduire la pollution des déchets plastiques qui menacent non seulement la vie des humains et des animaux mais aussi les mers et les océans, est devenue une urgence absolue, estiment les participants à un débat en ligne sur la lutte contre la pollution plastique en Tunisie et les perspectives de recyclage.

"Les lois actuelles ne sont pas encore fermement appliquées et ne reflètent en aucun cas le principe juridique de pollueur-payeur qui stipule que les frais résultant des mesures de prévention, de réduction de la pollution et de lutte contre celle-ci sont supportés par le pollueur", soulignent les intervenants à cette rencontre organisée, mercredi, par l'Institut arabe des chefs d'entreprises (IACE).

Et d'estimer que le parachèvement des stratégies et des programmes de lutte contre la pollution plastique, reste tributaire d'une véritable prise de conscience de la part de tous les intervenants (citoyen, producteur, société privée, gouvernement...) et de la garantie d'une stabilité politique.

Pour les intervenants, il faut également investir dans les générations futures en introduisant le concept d'éducation environnementale dans les programmes éducatifs en vue d'enraciner les bonnes pratiques visant à protéger l'environnement et réduire les déchets en plastique.

Il s'agit en outre de développer la recherche scientifique afin d'identifier des solutions innovantes qui permettront de réduire les quantités de déchets plastiques, précisent les intervenants, rappelant que l'utilisation du plastique a des effets dévastateurs non encore connues sur la vie des humains et des animaux.

Ils ont incité les professionnels du secteur à utiliser du plastique biodégradable et à modifier les procédures de production afin de concevoir des produits alternatifs au plastique.
Pour rappel, la production annuelle de la Tunisie en déchets est estimée à 2,5 millions de tonnes dont 10% sont des déchets en plastiques, selon les données du ministère de l'Environnement.

Environ 500 mille tonnes de plastiques sont chaque année jetées dans la mer, ce qui provoque de grands dégâts environnementaux pour le pays.

Selon le Fonds Mondial pour la Nature (WWF), la Tunisie est considérée parmi les principaux producteurs de plastique en Méditerranée. Un milliard de sacs en plastique sont consommés chaque année dans le pays dont 80% ne sont ni recyclés, ni collectés, précise le Fonds, estimant que des pertes annuelles d'environ 60 millions de dinars sont le résultat de la pollution plastique en Tunisie.

Par ailleurs, un rapport publié récemment par la Banque mondiale a dévoilé que les niveaux élevés de pollution marine et côtière au Moyen-Orient et en Afrique du Nord (MENA) constituent une grave menace pour l'économie bleue, qui est un moteur essentiel de la croissance économique de la région.

Et de préciser que la région MENA présente la plus grande empreinte plastique par habitant, avec une moyenne de plus de 6 kilogrammes de déchets plastiques rejetés chaque année dans l'océan. La mer Méditerranée est aujourd'hui l'un des points chauds de la pollution plastique dans le monde, d'après le rapport de la BM

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