Discussions directes entre Israël et le Liban pour la première fois depuis plus de quarante ans

Des responsables civils libanais et israéliens ont participé, mercredi 3 décembre, à une réunion du mécanisme de surveillance du cessez-le-feu, premières discussions directes depuis plus de quarante ans entre les deux pays toujours en état de guerre, a annoncé le gouvernement israélien.
Cette réunion s’est tenue alors qu’Israël menace d’une escalade au Liban, où il continue de viser le Hezbollah malgré un cessez-le-feu entré en vigueur il y a un an, accusant le mouvement de se réarmer.
Les deux délégations dirigées par des civils se sont rencontrées au quartier général de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul), à Naqoura, près de la frontière avec Israël, en présence de l’émissaire américaine pour le Proche-Orient, Morgan Ortagus, a déclaré à l’Agence France-Presse (AFP) une source proche des négociations, dans le cadre d’un mécanisme pour superviser le cessez-le-feu.
Jusqu’à présent, des militaires représentaient le Liban et Israël, qui n’ont pas de relations diplomatiques officielles, aux réunions de l’organisme dirigé par les Etats-Unis et qui comprend également la France et l’ONU.
L’ambassade américaine a salué sur X un « pas important », disant que les représentants civils des deux pays étaient un ancien diplomate libanais, Simon Karam, et le responsable du Conseil de sécurité nationale d’Israël, Uri Resnick.
Cela « reflète l’engagement du mécanisme à faciliter les discussions politiques et militaires dans le but d’assurer la sécurité, la stabilité et une paix durable pour toutes les communautés touchées par le conflit », a-t-elle ajouté sur X.
« La réunion s’est déroulée dans une atmosphère positive, et il a été convenu d’élaborer des idées pour promouvoir une éventuelle coopération économique entre Israël et le Liban », a fait savoir le bureau du premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, jugeant par ailleurs « incontournable » le désarmement du Hezbollah.
De son côté, le premier ministre libanais, Nawaf Salam, a affirmé que ces réunions avaient pour but de parvenir « à la cessation des hostilités, au retrait israélien total » du territoire libanais et à « la libération des otages libanais », a-t-il déclaré lors d’une interview avec des journalistes, dont l’AFP.
« Les relations économiques viendront à la toute fin du processus de normalisation, qui doit venir après la paix », a expliqué le premier ministre. Il a souligné que le Liban était toujours engagé par l’initiative de paix arabe de 2002 et n’avait pas l’intention de conclure une paix séparée avec Israël. Nawaf Salam s’est par ailleurs dit ouvert à ce que les participants au mécanisme, soit l’ONU, les Etats-Unis et la France, « vérifient » le désarmement du Hezbollah par l’armée libanaise dans le sud du Liban.
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