Disparition d’Abdallah Zouari, directeur du journal Al Fajr

Disparition d’Abdallah Zouari, directeur du journal Al Fajr

Le monde de la presse tunisienne est en deuil suite à la disparition tragique d’Abdallah Zouari, directeur du journal Al Fajr et membre de la Fédération Tunisienne des Directeurs de Journaux. Le regretté a trouvé la mort suite à un accident de la route au niveau d’Enfidha sur l’autoroute reliant Tunis à Sousse en fin de journée de ce mercredi 18 juin 2015.

Farouche opposant aux régime de Bourguiba puis de Ben Ali, le disparu a passé de longues années de sa vie derrière les barreaux. En 1981, il a été condomné pour la premiére fois de sa vie à huit ans de prison pour appartenace à un parti non autorisé, avant d'être relaché en 1984 suite à une aministie présidentielle. En 1985, il a été condamé à deux mois de prison pour sa participation à une manifestation soutenant le port du voile.

En 1991, alors qu’il n’était qu’un jeune journaliste à l’hebdomadaire Al Fajr, organe du parti islamiste Ennahdha, Abdallah Zouari a été condamné à onze ans de prison pour “appartenance à une organisation illégale“. A sa libération, le 6 juin 2002, les autorités ont décidé de lui imposer un contrôle administratif pour une durée de cinq ans.

A compter de cette date, alors même qu’il avait purgé sa peine de prison, le système répressif de l’ancien régime n’a eu de cesse de s’acharner contre lui, multipliant les incarcérations, les menaces et les intimidations à son encontre et à l’égard de membres de sa famille puisqu'il s'est permis de devenir le port- parole des prisonniers politiques et dévoiler les souffrances qu'ils endurent dans les gêoles et les prisons du régime. 

Ainsi, le 4 septembre 2002, Abdallah Zouari a été condamné à huit mois de prison à l’issue d’un procès auquel ni ses amis ni sa famille n’ont pu assister. Le 18 juillet 2003, le tribunal de Zarzis l’a condamné à quatre mois de prison ferme pour “diffamation“ dans un procès monté de toutes pièces.

Le 29 août de la même année, ce même tribunal l’a condamné à neuf mois de prison ferme pour “refus d’obtempérer à une décision de contrôle administratif“.  

A sa sortie de prison, il a encore dû passer sept années de résidence surveillée dans son domicile à Zarzis. Ce qui lui a valu le soutien de nombreux défenseurs des droits de l’homme et de nombreuses associations internationales dont Reporters sans frontières qui a fait de sa défense son combat.

Après la révolution, Abdallah Zouari a retrouvé la liberté de ses mouvements et a été nommé directeur de son journal de toujours Al Fajr.

Il a par la suite intégré la Fédération Tunisienne des Directeurs de Journaux où il a joui du respect de tous ses collègues quelle que soit leur tendance ou leur idéologie.

En cette circonstance douloureuse, la FTDJ a exprimé sa tristesse et a rendu hommage à un de ses membres les plus actifs.

Elle a d’un autre coté présenté ses condoléances à sa famille et à ses collègues en Priant Dieu le Tout Puissant de l’accueillir dans son Éternel Paradis.