Dix ans après, Ghannouchi et Ennahdha d'après Hichem Djaït

Dix ans après, Ghannouchi et Ennahdha d'après Hichem Djaït

Il y a une décennie, un soulèvement populaire a réussi en 27 jours à mettre fin à un pouvoir de 23 ans. Celui de Ben Ali et de son RCD.

Depuis Rached Gannouchi, leader islamiste et président du mouvement Ennahdha est devenu l'aiguiller du pouvoir. A ce propos, Pr Hichem Djaït s'est exprimé dans une interview, accordée au site El Katiba en arabe.

D'après notre éminent penseur, le fait de focaliser sur Gannouchi et son parti depuis 10 ans est une forme de reconnaissance, consciente ou pas, de l'importance de la personne depuis la révolution.

Le fait de l'incriminer et de lui coller différentes sortes d'accusations dénote de multiples choses: D'abord, les gens doivent considérer qu'un parti, quelqu'il soit, qui gagne une part des voix aux élections ne peut-être réfuté dans les esprits.

S'il a une assise populaire, on ne peut mépriser les gens qui y adhèrent car ils sont une frange de la société tunisienne.

Ensuite, il apparait après dix ans, que si Ennahdha veut, petit à petit, s'approprier le pouvoir, il s'est avéré que depuis le début, il l'a partagé avec d'autres partis même s'il les domine.

Dix ans après, le parti Ennahdha s'est tunisifié malgré quelques maladresses.

En tout cas, il est normal qu'il y est un parti islamiste dans un pays musulman.

Enfin, Ennahdha n'est pas majoritaire seulement c'est un parti qui a gagné plus de voix que les autres.

 Quant à Gannouchi, Hichem Djaït craint qu'une personne n'ayant pas son intelligence politique lui succède.

 Par ailleurs, il craint que le parti Ennahdha, après Gannouchi, chavire ou qu'il devienne plus dur.

Toujours selon Hichem Jait, Gannouchi a joué un rôle certain. Toutefois, ce rôle prendra fin certainement.

 Ainsi, ai je relaté les propos du professeur et penseur Hichem Djaït  illustrant son analyse de Ennahdha et de son leader.

Si Gannouchi y apparaît comme l'homme du consensus, du compromis et du "real politic", il est aussi considéré comme celui de l'enlisement du pays par ses détracteurs, ses adversaires, ses ennemis et même de son parti par certains des siens.

Il ne peut échapper au port du chapeau de la piètre situation du pays, en totalité ou en partie, dix ans après l'éclipse de l'ère de Ben Ali et son parti.

 Paradoxalement, il a fait des opposants du régime déchu ses propres ennemis et gouverné avec "les restes" du régime qui l'a malmené, emprisonné et extradé ses alliés... jusqu'à l'arrivée de Abir Moussi.

Cette situation rocambolesque a fait de la Tunisie un pays ingouvernable puisque le chef du gouvernement ne fait que diriger "son" gouvernement. Quant au gouvernail de la gouvernance, il est entre les mains d'autruis !

La Tunisie est désormais orpheline, pauvre, sale et condamnée à la mendicité. L'ampleur des dégâts fait qu'elle a besoin d'être délivrée tant que "rien ne vaut rien" comme disait Nietzsche.

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