Ennahdha-gouvernement Fakhfakh : de grosses pointures hors liste

Le Mouvement Ennahdha ne décolère pas. Conscient que le chargé de former le gouvernement Elyès Fakhfakh veut faire un passage en force pour obtenir la confiance du Parlement, le parti de Rached Ghannouchi prend contre mauvaise fortune bon cœur.

Il sait que sa marge de manœuvre est mince, car le scénario d’élections anticipées serait catastrophique tant l’opinion publique y est défavorable car la situation du pays ne le permettrait pas.

La raison de la colère est le fait que Fakhfakh a privé de grosses pointures du Mouvement de portefeuilles ministériels. Puisque dans la dernière liste on ne trouve plus ni Lotfi Zitoun, ni Imed Hammami, ni Slim Besbès. Anouar Maarouf est annoncé à la tête d’un autre département que celui des Technologies de la communication où Ennahdha souhaite le voir rempiler.

Le conseil de la Choura, resté en session ouverte, doit se réunir incessamment pour prendre acte de cette situation. Il se pourrait qu’il décide d’accorder la confiance du mouvement sans participation de ses représentants. Ennahdha choisira le moment opportun pour faire tomber le gouvernement Fakhfakh à la faveur d’une motion de censure.

S’il y parvient le retrait de confiance doit aller de pair avec la proposition d’un autre chef de gouvernement. Cela permet au Parlement de reprendre la main à moins que Fakhfakh décide dans l’intervalle -15 jours entre le dépôt de la motion de censure et son vote- de présenter sa démission. Auquel cas, c’est au président de la République de choisir la personnalité la plus apte à former un gouvernement.

Le bras de fer ne se termine pas avec la formation du gouvernement ni avec son investiture!?