Entreprises publiques en Tunisie: Les chantiers de la restructuration piétinent dangereusement

Entreprises publiques en Tunisie: Les chantiers de la restructuration piétinent dangereusement

Par Amine BEN GAMRA (*)

Aujourd’hui, la plupart des entreprises publiques affichent des pertes qui s’accumulent et grèvent dangereusement les équilibres financiers de l’Etat. Ces pertes sont dues à la mauvaise gestion et ne sauraient être arrêtées sans une série de reforme rapide, cohérent et surtout acceptées par toutes les parties concernées.

Globalement, les entreprises publiques souffrent de problèmes au niveau de la gouvernance, l’absence de vision stratégique, la baisse de la productivité, la complexité des procédures administratives, la hausse des dépenses et la baisse des recettes.

La restructuration des entreprises publiques est parmi les chantiers qui ont été ouverts par les gouvernements précédent mais n’ont pas abouti a rien. Par ailleurs, le nouveau gouvernement doit tirer les conclusions et doit mettre en œuvre une stratégie visant à en améliorer la gouvernance et à en assainir la situation financière, en vue d’en améliorer les performances et en réduire les déficits qui grèvent énormément le budget de l’Etat.

Donc il est impératif de travailler d’arrache-pied pour les restructurer et les sauver, tout en garantissant leur durabilité, ce qui permettra ainsi de créer de la richesse et le développement de plusieurs autres projets dans diverses régions de la république.

Les axes de réforme des entreprises publiques

La stratégie gouvernementale de réforme des entreprises publiques doit  s’articuler autour des axes suivants:
 
•la revue de la stratégie, réorganisation au niveau des ressources humaines et l’optimisation des processus de ces entreprises;

•le lancement d’un plan de mise à niveau afin d’améliorer le rendement de ces entreprises et de limier leurs risques financiers;

•la rationalisation de la gestion de ces entreprises et la mise en œuvre d’un programme de gestion efficient pour améliorer leurs performances;
 
•la création d’une instance de gestion des participations publiques, dotée de l’autonomie financière et administrative et d’un statut spécifique, cet organisme en devenir aura à soumettre ses rapports et  recommandations au chef du gouvernement et au parlement ;

•la transformation digitale des entreprises qui sont aujourd’hui réticentes à investir dans le numérique, il s’agit pourtant d’une des clés pour faire face à la crise économique.

Amine BEN GAMRA
Expert Comptable
Commissaire Aux Comptes
Membre de l'Ordre des Experts Comptable de Tunisie

 

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