Envolée des prix des produits alimentaires de base: Savoir mesure-garder

Les mutations rapides et imprévisibles qui sont en train de se produire sur la scène mondiale notamment au niveau des échanges, des prix des produits énergétiques ou des produits alimentaires de base

, sont en train de mettre à mal, bien des économies que ce soit dans les pays développées, émergents ou en développement.

Loin d’être un phénomène conjoncturel, cette nouvelle donne qui s’est installée dans la durée et s’est imposée est, de plus en plus, sujet à d’appréhensions et d’inquiétudes tant ses implications sont inconnues et ses effets, sur les économies et les bourses des citoyens, difficilement évaluables.
A l’évidence, la hausse des cours mondiaux des produits alimentaires s’est traduite par un renchérissement des aliments de base dans de nombreux pays. Naturellement, les plus touchés sont les pays en développement fortement tributaires des importations pour couvrir leurs besoins de consommation céréalière.

Une telle situation, de plus en plus redoutée trouve son explication dans la conjugaison de plusieurs facteurs concomitants dont particulièrement l’accroissement de la demande mondiale, la multiplication de catastrophes naturelles qui a eu pour corolaire la baisse de la production et, enfin, le déclin des réserves et des stocks, laissant dire de nombreux spécialistes que le monde sera bientôt confronté à une pénurie de nourriture et à une augmentation des prix des produits alimentaires.

Il va sans dire que cette situation alimente la volatilité des prix des céréales dont le destin est de plus en plus lié à celui de l’énergie.
En effet, cette nouvelle donne trouve son explication dans l’utilisation de plus en plus grande qui est faite des céréales, du sucre, des graines oléagineuses et des huiles végétales pour produire des combustibles de substitution.

Aujourd’hui, la progression de la demande de biocarburants entraîne une mutation radicale des marchés agricoles susceptible d’induire une hausse des prix mondiaux de nombreux produits agricoles.

Aux Etats-Unis, relève-t-on, la production annuelle d’éthanol à partir du maïs devrait doubler entre 2006 et 2016, tandis que dans l’Union européenne, les volumes d’oléagineux destinés à la production de biocarburants devraient passer d’un peu plus de 10 millions de tonnes à 21 millions de tonnes au cours de la même période.

Il en est de même au Brésil où la production annuelle d’éthanol devrait atteindre quelque 44 milliards de litres d’ici 2016, contre 21 milliards de litres environ aujourd’hui.

CH.KH