Etats-Unis: Encore un...Bush dans la course à la présidence

Etats-Unis: Encore un...Bush dans la course à la présidence
 
 
Le républicain Jeb Bush, ancien gouverneur de Floride, a annoncé sa candidature à l'investiture du parti républicain pour l'élection présidentielle de 2016.
 
« Notre pays est engagé sur une mauvaise pente. La question que je me pose est : que vais-je faire pour y remédier ? Eh bien j’ai décidé d’être candidat à la présidence des Etats-Unis. » Chemise bleu pâle, sans cravate, Jeb Bush, qui se définit lui-même comme introverti, a promis de faire campagne avec son cœur et de redonner aux Etats-Unis « sa place de super puissance économique perdue ». 
 
C’est ainsi que le candidat républicain s’est officiellement lancé dans la course à la présidentielle 2016 aux Etats-Unis. Un discours prononcé dans son fief de Floride, un Etat du Sud-Est américain dont il a été le gouverneur de 1999 à 2007.
 
Ovation de la foule lorsque le candidat mentionne sa mère, Barbara Bush. Une présence remarquée, car la matriarche avait publiquement douté de la pertinence d’une troisième candidature Bush à la présidentielle américaine. Jeb Bush, 62 ans, fils et frère de deux présidents, a fait beaucoup d’efforts pour marquer sa différence. « Jeb n’est pas George », explique le candidat. Sa marque de campagne, JEB 2016, gomme d’ailleurs complètement le célèbre patronyme, considéré par certains comme un handicap.
 
Une nouvelle ovation éclate quand Jeb Bush s’adresse, en espagnol, à des protestataires venus demander la régularisation des sans-papiers, ce sur quoi le candidat s’est engagé en public.
 
Troisième des sondages chez les républicains
 
Les premières attaques sont destinées à la démocrate Hillary Clinton qui fera, selon Jeb Bush, le troisième mandat de Barack Obama. « L'équipe Obama, Clinton, Kerry va laisser un héritage de crises non résolues, une violence qui ne rencontre pas d'opposition, des ennemis qui ne sont pas nommés, des amis qui ne sont pas défendus et des alliances qui se délitent, s’est-il enflammé. Dans ce monde, on peut garder des amis fiables si l'on est fiable soit même. Je vais retisser les liens de nos amitiés vitales et cela commence par se tenir aux côtés de l'Etat démocrate et courageux que représente Israël. Nos alliances doivent être reconstruites et nous devons faire preuve d'un meilleur jugement. A 150 kilomètres de nos côtes, on parle d'une visite d'Etat de notre actuel président. Nous ne devons pas rendre gloire à un touriste qui va se rendre à La Havane pour soutenir Cuba, un pays qui a échoué. Nous avons besoin d'un président américain qui se rend à La Havane par solidarité avec le peuple cubain qui veut être libre. Et je suis prêt à être ce président. »
 
Mais avant d’affronter l’ancienne secrétaire d’Etat, le premier obstacle pour le candidat républicain sur le chemin de la Maison Blanche vient de son propre parti. Jeb Bush, candidat évident mais non déclaré depuis six mois, est aujourd’hui le onzième républicain à se déclarer dans la course. Un délai qui lui a certes permis d’amasser un trésor de guerre pour la campagne à venir, mais qui a permis aux autres candidats d’occuper le devant de la scène.
 
Jeb Bush est aujourd’hui en troisième position dans les intentions de vote pour la primaire entre conservateurs, derrière deux jeunes candidats : Marco Rubio, sénateur de Floride, et Scott Walker, gouverneur du Wisconsin. La compétition ne fait que commencer.
 
Etre un Bush, avantage ou handicap ?
 
Porter le nom de Bush, est-ce un avantage ou un handicap ? Pour Matthew Corrigan, professeur de sciences politiques à l’université de la Floride du nord, auteur d’un livre sur Jeb Bush, c'est un peu des deux : « Je pense qu’il veut être considéré comme une personne indépendante. Le problème, c’est qu’il ne peut pas fuir son nom de famille. C’est un Bush ! Mais la famille est habituée à ce dilemme depuis les années 60. Bush père était le fils d’un sénateur connu. Et George W. est le fils d’un ancien président. La difficulté à porter le nom de Bush, Jeb l’a déjà expérimentée lorsqu’il était candidat pour le poste du gouverneur en Floride. »
 
« En fait, la stratégie des Bush pour contourner le problème, poursuit  Matthew Corrigan, se résume en quelques mots : "si vous ne voulez pas votez pour moi à cause de mon nom de famille, je ne peux rien faire. Mais laissez-moi au moins parler de mon propre bilan". Donc, ils utilisent les atouts liés à leurs noms tout en prenant de la distance par rapport à leur famille. Alors quels sont justement ces atouts ? La réputation de la famille, les réseaux d’influence, une facilité pour récolter de l’argent et d’organiser des réunions politiques.(RFI)