Frappes américano-sionistes contre l’Iran : Manipulé à souhait par Netanyahu, Trump va de mensonge en tromperie

 Frappes américano-sionistes contre l’Iran : Manipulé à souhait par Netanyahu, Trump va de mensonge en tromperie

 

Netanyahu en a toujours rêvé, Trump l’a fait. Depuis presque 20 ans, lorsque pour la première fois, il a fait accéder son parti le Likoud au pouvoir, le chef du gouvernement de l’entité sioniste a fait de la destruction des installations nucléaires de l’Iran une véritable obsession qu’il a voulu faire transmettre aux présidents américains successifs qui se sont toujours refusés, jusqu’au dernier à le suivre sur cette voie. Avec un argument à l’appui, Téhéran serait capable de produire des armes nucléaires dans les six mois. Une période qui a duré presque deux décennies.

Lorsque le 7 avril 2025, le chef de l’Etat américain a fait venir illico presto Netanyahu à la Maison Blanche pour lui dire en face que les États-Unis étaient en discussion "directe" avec l'Iran au sujet du nucléaire, ajoutant que " ces discussions directes ont commencé, elles se poursuivront, nous aurons une très grande réunion et nous verrons ce qui peut se passer ", a-t-il déclaré à la presse. Le chef du gouvernement israélien qui semblait tétanisé n’avait bronché.

A part Téhéran qui avait rectifié les propos de Trump en déniant le caractère direct des discussions qui en fait étaient indirects sous la supervision du Sultanat d’Oman, personne n’avait trouvé à redire. Sauf les observateurs patentés qui avaient suggéré que la relation entre Trump et Netanyahu entrait ce jour-là dans une zone de turbulence qui pourrait être à durée indéterminée.

A la veille du périple du chef de la Maison Blanche dans les pays du Golfe, l’Arabie Saoudite cela tombait à pic. Une mauvaise relation entre les deux hommes, c’est ce que les Arabes voulaient et même désiraient. De quoi les rassurer quand bien même la possession par l’Iran de l’arme nucléaire n’était pas ce qu’ils voulaient. A part le Qatar, seul pays à demander à Trump d’épargner Téhéran comme il le dira à Doha pour exprimer son admiration pour le leadership de l’Emir Tamim Ben Hamad Al Thani, les autres en faisaient l’objet d’une requête pour qu’ils soient eux aussi en capacité d’être doté d’une telle technologie même pour l’usage pacifique.

Tromperie et manipulation

En fait, cette mauvaise relation entre Trump et Netanyahu qu’on allait exagérer par médias américains interposés comme pour mettre un fossé infranchissable entre les deux hommes était un leurre comme les événements allaient ensuite le confirmer. En manipulateur en chef, qu’il avouera plus tard, Netanyahu est dans le rôle où il a toujours brillé.

Pour enfoncer le clou, le chef du gouvernement israélien restait intraitable sur le dossier de Gaza, continuant sa politique génocidaire d’extermination de la population civile dans le réduit Gazaoui en l’assoiffant, l’affamant et la privant de soins en attaquant tous les hôpitaux encore en fonction. En ignorant tous les appels de Trump qui donnaient l’impression de vouloir en finir avec ces massacres quotidiens qui se comptaient par centaines.

La tromperie avait continué de plus belle sur le dossier nucléaire iranien. Des négociations étaient engagées entre les délégations américaine et iranienne conduites à haut niveau par le ministre des affaires étrangères iranien Abbas Araghtchi et le conseiller de Trump et son envoyé spécial Steve Witkoff avec l’intermédiation du Sultanat d’Oman soit dans la capitale de ce pays Mascate ou à son ambassade à Rome.

Au gré des rounds le chef de l’Etat américain se félicitaient tantôt des progrès accomplis, voyant même un accord pointer à l’horizon et tantôt paraissant moins optimiste en suggérant que l’Iran ne faisait pas assez d’effort pour parvenir à un accord. Parfois, il était plus menaçant en déclarant qu’il n’est point question pour l’Iran d’être en capacité d’avoir l’arme nucléaire. Un niet définitif avait-il même opposé aux intentions iraniennes qui étaient pour lui indéniables quand bien même Téhéran faisait savoir que leur Guide suprême Ali Khamenei avait émis une fatwa contre la possession de l’arme nucléaire. Une fatwa est indiscutable et indéniable.

Israël en premier, les USA lui emboitent le pas

Les négociations s’étiraient en longueur mais rien ne suggérait qu’elles pourraient être interrompues. On disait même que l’accord serait à portée de main. Mais tout cela n’était encore une fois que de la pure tromperie, une manière d’anesthésier les Iraniens qui étaient tout sauf des enfants de chœur.

Dans la nuit du 12 au 13 juin, Israël lançait ses attaques contre les installations nucléaires iraniennes, alors que le samedi suivant un nouveau round des négociations indirectes était prévu dans la capitale omanaise Mascate. Même si Washington avait affirmé sans convaincre qu’il n’était pas impliqué dans ces attaques, personne ne pouvait croire qu’une action militaire de cette ampleur pouvait être engagée sans la bénédiction sinon le feu vert des américains.

Trump avait beau affirmer qu’il n’était pour rien dans ce qui était une agression en bonne et due forme, ses commentaires saluant l’attaque et la qualifiant d’excellente trahissait une joie à peine contenue. Mais pour aller encore plus loin dans la tromperie, la manipulation et le mensonge, le chef de la Maison Blanche se donnait un délai de deux semaines pour envisager quelle suite il donnerait à la guerre conduite par Israël contre l’Iran. Pourquoi deux semaines se sont interrogés les experts et autres commentateurs. Cela ne convenait pas à l’homme pressé qu’il est, qui veut qu’à chaque jour que le bon Dieu fait, il a quelque chose à fourguer aux Américains et par derrière eux aux autres humains sur terre.

Il n’a pas fallu plus de 48 heures pour que le chef de la Maison Blanche se montre sous son vrai jour en se muant en chef de guerre. Il annonce le 21 juin, sur un ton grave alors qu’il était flanqué de son vice-président et du chef du Pentagone avoir frappé les installations nucléaires iraniennes. L'armée américaine a mené une attaque surprise dans la nuit de samedi à dimanche, à l'aide de bombardiers stratégiques B-2, visant trois sites nucléaires iraniens. Pressentant que cette agression ne resterait pas impunie, Donald Trump, a sévèrement mis en garde l'Iran de riposter, disant à celui qui peut le croire, souhaiter la paix en exhortant Téhéran à mettre fin au conflit après ces frappes ayant visé un site souterrain d'enrichissement de l'uranium à Fordo, ainsi que des installations à Ispahan et de Natanz. "Nous avons dévasté le programme nucléaire iranien", a surenchéri le chef du Pentagone, Pete Hegseth.

Trump en homme de guerre, point de Prix Nobel de la Paix

Trump qui voulait apparaitre dans les habits  d'un homme de paix, allant jusqu’à prétendre au Prix Nobel de la Paix, s’est converti en homme de guerre ouvrant contre lui et son allié israélien les portes de l’enfer. Il ne faut pas être grand clerc pour prévoir que Téhéran lancerait des représailles contre Washington à une date et un lieu qu’il choisirait. Déjà il a décuplé ses attaques contre Israël, en faisant usage de nouveaux armes encore plus destructrices.

De plus il semble que les bombes larguées sur les sites nucléaires n’avaient pas détruit la capacité du pays à se doter de l’arme nucléaire puisque les quantités d’uranium enrichi dont il dispose ont été transportés en lieu sûr avant les frappes américaines. Une guerre longue et destructrice s’annonce d’ores et déjà et rien ne permet d’en prévoir la fin.

Quand bien même, Téhéran fait face à l’armée la plus puissante du monde, une victoire américano-sioniste n’est pas sûre. Elle est même improbable, car si les Taliban en Afghanistan ont eu le dessus sur la grande armée américaine, que dire alors d’un grand pays, une puissance régionale, une grande civilisation comme l’Iran.

En emboitant le pas à Netanyahu qui l’a embarqué dans une aventure qui, risque de mettre à mal son slogan de l’Amérique d’abord, Trump risque gros cette fois-ci, car il aura à faire à un pays aguerri qui s’est bien préparé à un conflit qu’il voit venir depuis longtemps.

En faisant comme son allié israélien du changement de régime et de l’élimination du Guide suprême Ali Khamenei des buts de guerre, le chef de l’Etat américain se fourvoie, car ce faisant il assure la cohésion de la population autour de son régime et de son armée. L’un et l’autre doivent se préparer à une guerre longue et destructrice, ce qui arrive pour la première fois depuis qu’Israël a été fondé par une résolution de l’ONU il y a de cela presque 78 ans.

RBR

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