Habib Essid mettra-t-il lundi ses fonctions entre les mains du président de la république ?

Habib Essid mettra-t-il lundi ses fonctions entre les mains du président de la république ?

 

Le suspense ne va plus durer encore longtemps. Ayant pris conscience qu’il ne sert plus de tergiverser le chef du gouvernement Habib Essid aurait pris la décision de mettre ses fonctions entre les mains du président de la république et lui dire qu’il démissionnera dès que celui-ci le lui demandera. En tout cas dès que son successeur ait été choisi, ce qui ne saurait tarder puisqu’on dit que ce nom serait connu avant l’Aîd el-fitr qui sera célébré probablement mercredi prochain. Ayant été lâché par tous ces prétendus soutiens, il n’a plus le choix que d’obtempérer aux appels à la démission qui ne cessent de lui être adressés. La dernière en date est celle de Mohsen Marzouk, coordinateur général du parti Machrou3 Tounés qui pourtant défendait son maintien mercredi dernier. Quant au mouvement Ennahdha, son président Rached Ghannouchi qui laissait entrevoir le scénario de garder Habib Essid avec une équipe remaniée, a changé de fusil d’épaule dès qu’il a senti au cours de la dernière réunion de concertations avec le chef de l’Etat que ce dernier a choisi de se séparer du chef du gouvernement. Quant à l’UGTT qui a défendu Habib Essid tant qu’elle a pu en pointant du doigt le soutien tiède que les partis de la coalition lui témoignaient, elle a fini par se rendre à l’évidence que le maintien du chef du gouvernement dans ses fonctions est plus couteux pour elle, car il s’ôte la possibilité de changer les ministres dont la présence au gouvernement lui est préjudiciable.

Pour Habib Essid, deux éléments l’ont décidé. D’abord l’attaque frontale adressée sur le ton de la véhémence par le président Caïd Essebsi au porte-parole du gouvernement Khaled Chaouket et qui visait le chef d gouvernement lui-même et que le chef de l’Etat a clos en disant qu’il ne pourrait dans ces conditions travailler normalement avec le gouvernement actuel, entendez son chef Habib Essid. Le deuxième élément, tout aussi important, est la prise de position des sept ministres de Nidaa Tounés qui se ont fendus d’une déclaration collective qui avait tout l’air d’une mutinerie dans laquelle il ont réaffirmé leur « soutien sans faille » à l’initiative présidentielle et ont dénoncé les tentatives visant à brouiller et à discréditer cette initiative en vue de la faire avorter. Même si la déclaration était adressée au président démissionnaire de l’instance politique du Nidaa Ridha Belhadj, il ne fait pas de doute qu’Habib Essid était dans son point de mire.

Votre commentaire